Metric : Vent fou
Avec son album Fantasies, la formation torontoise Metric prouve qu’en 2009, tous les espoirs sont permis. Petite leçon d’optimisme d’une self-made woman, vedette du Bluesfest d’Ottawa.
"J’ai commencé l’écriture de Fantasies en me disant qu’il m’était égal de ne plus jamais composer. J’ai compris que, si je voulais être le reflet parfait de ce que je vis, il fallait me jeter dans le vide, vivre, quitte à me péter la gueule, et qu’ultimement ces événements auraient un tel impact que je ne pourrais faire autrement que d’être authentique dans ce que je compose. Ce tour de passe-passe a fonctionné à merveille!" affirme Emily Haines qui, avec James Shaw (guitares), Joules Scott-Key (batterie) et Josh Winstead (basse), roule sa bosse depuis un peu plus de 10 ans au sein de Metric, formation qui a lancé en avril dernier cette collection neowave encensée par la presse spécialisée joliment intitulée Fantasies. Si les faux-semblants ont été utiles à l’écriture, il reste que les propos de cet album – en lice pour le prix Polaris 2009 – sont à l’image même d’une époque de grands bouleversements. "Le rêve ultime est celui de pouvoir enfin rêver à nouveau, d’en avoir fini avec cette ère de cynisme (Haines fait référence à l’ère Bush) où rien n’est possible, où les gouvernements sont corrompus et où le moindre sens de confrontation est rebouté par une population abrutie par le conformisme", mentionne Haines, justifiant aussi son optimisme blindé.
"Voir un homme comme Barack Obama être élu prouve que le monde est prêt pour des changements majeurs. Je n’ai pas exactement d’idée précise quant à ce que je souhaite, mais les possibilités se sont multipliées récemment…" Les possibilités, Haines n’attend généralement pas qu’elles se présentent à elle, elle entend plutôt prendre le taureau par les cornes. De là l’option de distribuer de façon indépendante Fantasies sur le marché international. "Ça rend la chose plus effrayante, oui, mais d’un autre côté, le travail est plus satisfaisant puisque nous ne prenons rien des mains des autres. Nous savons d’emblée que nous ne pouvons faire compétition aux "artistes prestige" des grosses étiquettes, mais ça rend tout ce que nous faisons plus significatif. Certains bands ne saisissent pas la chance qu’ils ont de faire David Letterman à la parution de leur premier album; pour nous, ça a pris quelque temps, mais nous y arrivons puisqu’on y sera la semaine prochaine!" conclut Haines, ravie.
À écouter si vous aimez / Garbage, Yeah Yeah Yeahs, les carrefours routiers