Sergent Garcia : Le Sergent masqué
Musique

Sergent Garcia : Le Sergent masqué

Sergent Garcia est de retour avec une formation solide et un album, Mascaras, qui nous est presque passé sous le nez.

Au téléphone, Bruno Garcia est égal à lui-même. Franc, humble, direct et détendu… mais toujours sur le party! Après quatre albums épicés, voire explosifs, l’inventeur de la salsamuffin (ou si on préfère, du "raggasalsa") continue de s’engager dans ce qu’il fait de mieux. En témoigne Mascaras, un album fait au Mexique et sorti il y a deux ans et dont la thématique dénonciatrice est plutôt "bas les masques!". "On est tous un peu schizos ou cachés derrière un masque, explique l’intéressé, mais les chansons évoquent aussi la résistance et la clandestinité. Il y a là un clin d’oeil à Zorro, l’ennemi masqué par excellence, mais surtout au mouvement zapartiste. Aussi une référence à la lucha libre, le wrestling mexicain dont on a visité les rings. J’ai adoré ce monde parallèle."

Musicalement, on a toujours droit à cet amalgame très cohérent de cumbia rock et de reggae latino débridé. Au niveau des textes, ça peut avoir l’air un peu simpliste parfois ("Toi, tu es là-bas et moi je suis ici") mais, à l’instar de Manu Chao, Garcia mord volontiers dans la politique. Issu lui aussi d’un groupe punk délirant de la scène alternative française, il a fini par s’ouvrir à la chanson populiste "dé-ghettoïsée" en espagnol, et il revendique, comme Manu, une double nationalité.

"Les frontières sont des obstacles qui entravent la fraternisation et la cohabitation entre les hommes. Aujourd’hui, il y a des endroits où une cannette de Coke a plus de droits que certains êtres humains. Dans la chanson Guantanamo City, on parle de tout l’univers louche, de cette guerre sale déclenchée par Bush. Il y a des gens qui pensent encore que la prison là-bas est gérée par les Cubains. Finalement, ça arrange tout le monde quelque part…".

Dans l’escouade de Sergent Garcia: deux piliers (Ivan et Hector) qui sont fidèles depuis les débuts (quinze ans déjà!), deux Cubains et d’autres musiciens de la scène latine parisienne. Le groupe a tourné partout: Colombie, Indonésie, Europe de l’Est, Laos, Vietnam… Invité par le Festival Nuits d’Afrique, il nous revient gonflé à bloc pour fêter la prise de la Bastille. Garde à vous!

À écouter si vous aimez /
Manu Chao, Ozomatli, Los Amigos Invisibles