The Church : Après le hit
The Church semble revenir de loin, et pourtant le groupe n’a jamais cessé de se renouveler. Un parcours atypique qui repousse la nostalgie.
Le guitariste Marty Wilson-Piper est plutôt loquace et passionné lorsqu’il est question de musique. "J’ai souvent l’impression que tout s’est terminé à la fin des années 70. Le mot créativité a disparu peu à peu. Qu’est-ce que fout Lady Gaga sur la couverture du magazine Rolling Stone?"
Toujours à la tête du groupe The Church après plus de 20 ans, en compagnie de Steve Kilbey (chant et basse), Peter Koppes (guitare) et Tim Powles à la batterie, l’artiste se montre critique envers l’industrie et ce qu’il voit en général. Une succession d’opinions tranchantes qui correspondent à l’image de ce groupe qui n’a cessé de se réinventer depuis son succès planétaire Under the Milk Way en 1988.
"Il y a eu plusieurs chapitres dans l’histoire de The Church, et nous avons été associés à plusieurs courants musicaux au fil du temps, remarque-t-il. On nous a collé tellement d’étiquettes: psychédélique, progressif, expérimental, pop… Au bout du compte, j’aime mieux penser que nous sommes un puissant groupe rock sur scène. Nos albums, c’est autre chose. C’est plus délicat, travaillé et introspectif. Après toutes ces années, je constate que nous ne nous sommes jamais laissé envahir par un courant. À l’époque, lorsque plusieurs groupes indie commençaient à émerger en Australie, nous avions déjà signé avec un major. Et lorsque cette nouvelle vague de groupes australiens a commencé à faire le tour du monde dans les années 90, nous n’en faisions pas partie. C’est caractéristique de l’histoire de The Church. Une bande d’outsiders!"
Et cette bande d’irréductibles est bel et bien encore en vie. La formation a récolté un déluge de critiques élogieuses après la sortie d’Untitled #23 cette année, une production qui en fait l’un des meilleurs groupes néo-psychédélique de la scène actuelle. "Je crois que le meilleur exemple à suivre pour un groupe, c’est les Beatles, déclare-t-il. Écoute Please Please Me et ensuite l’album blanc. Tu vois ce que je veux dire? C’est important de considérer une production telle qu’elle est et de réagir par la suite en faisant un autre album qui ira encore plus loin ou qui sera fondamentalement différent. C’est la seule raison de faire ce métier."
À écouter si vous aimez /
New Order, The Cure et Sigur Rós