Accrophone : Enfants stéréo
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Accrophone : Enfants stéréo

Le duo hip-hop Accrophone sera en spectacle à Trois-Rivières cette semaine dans le cadre du concours Sur le Beat.

Après le succès critique de son premier album, Duo du balcon, qui permit à Accrophone de remporter le Prix de la relève Archambault en 2006, le duo rap de Québec rebranchait ses platines et microphones pour accoucher de J’thème, disque lancé en 2007, qui s’est retrouvé finaliste dans la catégorie Album hip-hop de l’année au gala GAMIQ.

Des rencontres, Claude Bégin et son acolyte Emmanuel Lajoie-Blouin en ont fait des tonnes depuis leur arrivée dans le réseau souterrain du rap québécois. Multipliant les collaborations, ils étaient du rassemblement Hip-Hop Dépendant organisé par Anodajay et ont aussi participé au concert hommage à Joe B.G. Plus récemment, Accrophone s’est joint à 2Tom, Boogat et d’autres pour former le collectif Movèzerbe, qui a fait paraître l’album Dendrophile en février dernier.

Le groupe serait en demande sur tous les fronts si ce n’était des radios commerciales qui boudent toujours la fièvre jazzy soul du duo, malgré son succès d’estime. "Dans le fond, c’est très facile de tourner à la radio, rigole Eman. T’as juste à composer une toune en bas de trois minutes trente, ne pas étirer les couplets, y inviter une choriste et écrire un texte pas trop songé." Des compromis qu’il refuse d’appliquer au nom d’une authenticité artistique.

Par chance, MusiquePlus ne s’est pas fait prier pour diffuser les clips d’Accrophone, dont celui de L’Enfant stéréo, titre touchant au texte fort bien ficelé. "L’enfant stéréo, c’est celui pris entre une mère qui crie d’un côté et un père qui gueule de l’autre, explique Claude. Comme une génération de jeunes, Eman et moi avons vécu cette situation pour ensuite grandir avec une mère monoparentale."

Habitués à réfléchir sur la société par le biais de leur musique, Claude et Eman se considèrent influencés dans leur vie de couple par un tel bagage. "J’ai l’exemple d’une famille qui n’a pas fonctionné, lance Claude. J’ai pas de rêve ou de modèle positif. J’ai cette constante impression que tout s’arrêtera un jour. Notre génération est plus instable côté couple et famille."

"J’ai surtout compris qu’il fallait avoir un enfant au bon moment avec la bonne personne", conclut Eman.

À écouter si vous aimez /
L’Assemblée, The Roots, Boogat