KISS : Rock et ragots
Tandis que KISS profite de son anniversaire pour écrire une autre page de son histoire, Gene Simmons, cofondateur du groupe, évoque humblement sa place parmi les plus étincelantes étoiles au firmament du rock.
C’est une tournée d’un an que Gene Simmons, Paul Stanley et les mercenaires de service Tommy Thayer et Eric Singer (en remplacement de Ace Frehley et Peter Criss) concluent en ce moment au Canada.
De passage au nord de sa contrée natale afin d’y fêter les 35 ans du groupe, l’increvable ouragan KISS en profitera pour déchaîner son tonnerre rock et sa prodigieuse pyrotechnie – avec costumes et maquillage s’il vous plaît – dans 8 villes canadiennes en seulement 11 jours. Une spectaculaire tempête qui ne fait que commencer, puisque le groupe doit remonter sur les planches dès l’automne afin de promouvoir un album de tout nouveau matériel, réalisé par Stanley, à paraître en octobre. Une occasion pour le groupe d’écrire une nouvelle page de l’histoire du rock dans laquelle il s’inscrit toujours très modestement parmi les plus grands.
"Il n’y a pas un seul groupe de rock à avoir émergé dans les 25 dernières années qui aura encore un quelconque écho dans 100 ans, affirme le cofondateur et trublion du groupe, Gene Simmons. De la fin des années 1950 jusqu’aux années 1980, il y a eu Elvis, les Beatles, les Stones, Led Zep, ABBA – tu peux croire ce que tu veux, mais ils ont écrit de grandes chansons – et KISS… il y a eu tous ces groupes. Toute cette musique est née avant MTV, avant les téléphones portables et Internet. Et KISS est encore fort! Tous les petits musiciens emo de 19 ans devraient venir cirer les talons de nos bottes et apprendre cette leçon de nous: sur scène, il faut tout faire péter!"
Et qu’en est-il des critiques musicaux, qu’ont-ils à apprendre? "Tu sais, j’ai découvert (il y a plus de 30 ans) un groupe qui s’appelait Van Halen. Je l’ai pris sous mon aile et j’ai produit son démo. Les critiques haïssaient ça. Et quand on demandait à David Lee Roth pourquoi, selon lui, les critiques détestaient son groupe et adoraient Elvis Costello, il répondait: "Parce qu’ils ressemblent à Costello." C’est encore vrai aujourd’hui."
Mais dans l’univers de la musique et du show-business, il n’existe qu’un seul véritable sujet pour l’heure: Michael Jackson. Simmons a décliné toutes les demandes d’entrevue à ce propos et il n’a répondu à aucune question concernant le roi de la pop. Jusqu’à ce jour.
"Je connaissais Michael, dit-il. Il était timide, effacé, et évidemment, il était très talentueux. Pour moi, tristement, ce que je retiens, c’est cette histoire à propos de ces jeunes garçons de moins de 13 ans pour lesquels il a été accusé d’agression sexuelle. Il n’a jamais été trouvé coupable, mais nous savons qu’il a payé 20 millions pour régler l’affaire. Cette histoire est incomplète. Je voudrais bien entendre ce que ces jeunes garçons ont à raconter."
Les jeunes. KISS a toujours été l’affaire des jeunes. Qu’on pense aux millions d’entre eux qui ont rejoint la Kiss Army au faîte de la gloire du groupe à la fin des années 1970 ou à ceux d’une énième génération de fans qui remplissent aujourd’hui les stades.
Cela, Simmons le sait trop bien. D’ailleurs, lorsque Ace Frehley s’en était pris aux fans du groupe, simplement parce qu’il s’agissait de jeunes, sinon d’enfants, il avait été pris à partie par Simmons et Stanley qui, quant à eux, savent reconnaître un bon filon.
"Ace est un amour et il a un coeur d’or, ajoute aujourd’hui Simmons, mais il est aussi un drogué et un alcoolique. C’est pour cette raison que lui et Peter (Criss) ont été renvoyés du groupe. Tu sais, les vedettes de rock sont des abrutis. Ce que Ace a dit à propos des jeunes était stupide et blessant."
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Rock’n’roller toute la nuit et faire la fête toute la journée, la nostalgie, les explosions, l’Halloween