Lioness : Le mystère et une tigresse
Lioness se présente chez nous pour la première fois, tout juste avant de donner suite à un premier EP qui montre les dents.
Antoine Léveillée
À première vue, elle a les allures d’un fauve, et sa voix se distingue entre toutes. On pourrait même imaginer que ses deux comparses au sein de Lioness, Jeff Scheven (batterie) et Ronnie Morris (basse), sont intimidés tellement le chant de Vanessa Fischer est perçant et volontaire.
"Oui, cette voix ! C’est très agréable d’entendre certains commentaires selon lesquels il s’y trouve un peu de Tina Turner et d’Aretha Franklin, avoue-t-elle. C’est un grand compliment! Je n’ai jamais cru que je pouvais chanter professionnellement auparavant. On a souvent cette impression que quelque chose se produit accidentellement, et puis on vous remarque. C’est avec le groupe No Dynamics que j’ai pu m’habituer à la scène. C’était aussi un groupe très ouvert et je n’y tenais pas tout le temps l’avant-scène. J’étais plus en retrait, mais j’ai pu apprivoiser à mon rythme mon registre ainsi que l’écriture. Ça s’est métamorphosé avec Jeff et Ronnie."
La dynamique de Lioness peut nous faire penser à Death From Above 1979, avec ses lignes mélodiques martelées à la basse et son centre névralgique appuyé par les échantillonnages et les claviers. Une musique qui assume aussi une esthétique visuelle très stéréotypée. On n’a qu’à prendre pour exemple le premier clip qui accompagne You’re My Heart, la chanson qui ouvre le premier EP éponyme du groupe. Un véritable hommage au cinéaste Fritz Lang que Jeff Scheven a su exposer à l’intérieur d’une réalisation classique. Il faut dire que le batteur est familier avec le 7e art: c’est lui qui a réalisé le clip de la chanson Province du groupe TV on the Radio.
"On fait des liens avec l’oeuvre de Fritz Lang et l’Art déco aussi, précise Fischer. Ce sont des formes d’expression artistique qui nous passionnent et qui correspondent à nos inspirations. J’ai toujours porté ou fait des costumes qui s’inspiraient de cette époque pour la scène. Dans ce clip, je te dirais que c’est le côté mystique de notre musique qui est bien représenté. Dans l’écriture, mes rêves sont souvent un point de départ. J’aime bien m’inspirer de ce qui est mystérieux. C’est une façon de dire que ce qui est étrange n’a pas à être résolu."
À écouter si vous aimez /
Death From Above 1979, No Dynamics et Beast