Sammy Decoster : Balade à Tucumcari
Le Français Sammy Decoster arrive aux Francos avec un premier album stimulant, mélange de folk et de rock américains, chanté dans une langue française rocailleuse.
Francis Hébert
Photo : Yann Orhan
"Ce qui m’importe, c’est toujours la mélodie. C’est le fil directeur quand je compose ou quand j’écoute de la musique. Que ce soit du classique, du jazz, de la country ou du blues. Je ne pense pas au genre musical, j’ai juste l’impression de faire des chansons. Ça me permet de ne pas me mettre de barrières, de faire les choses telles que je les sens", raconte le jeune auteur-compositeur-interprète au téléphone. Sammy Decoster, juste le nom, ça sonne déjà comme une ballade folk américaine.
Tucumcari, c’est le premier opus de Decoster. On y entend des effluves de Tom Waits, des échos de Thomas Hellman. Des chansons frappantes, qui se salissent à même la terre. Explications du chanteur: "Il y a environ cinq ans, j’ai fait un voyage avec ma petite amie, on a traversé les États-Unis en voiture le long de l’ancienne route 66. Tucumcari, c’est un village paumé au Nouveau-Mexique, mais il y a un côté universel parce que ça aurait aussi pu être en Inde, en France…"
Ce disque en impose, suffisamment mystérieux pour que le besoin de le remettre sur la platine se fasse sentir. Là où l’auditeur pense à Johnny Cash, Decoster se réclame plutôt d’Elvis Presley: "Quand je l’ai découvert, vers six ans, il y avait l’intensité de sa voix, l’intensité émotionnelle, et les mélodies surtout." Ses goûts le portent davantage vers la musique anglophone, une langue qui permet – en ne comprenant pas tout – de faire rêver le Français. Devant notre insistance, il admet un béguin pour Hardy / Dutronc.
Son album a été enregistré une partie en studio et une autre à la maison: "Je voulais conserver le côté bricolé, la liberté, la possibilité de faire des choses avec des accidents, de s’amuser, d’expérimenter. J’ai un morceau enregistré pas loin d’où je suis en ce moment, en Corse. D’autres, dans les toilettes."
Une vie d’artiste et de bohème, quoi. Decoster sait qu’ils seront trois sur scène à Montréal, mais ignore le menu exact du spectacle. Place au spontané. À ses chansons débraillées et belles.
À écouter si vous aimez /
Thomas Hellman, Tom Waits, Philippe B