Ben Heppner : C’est arrivé près de chez vous
Le ténor Ben Heppner renoue avec le public québécois en compagnie de l’Orchestre symphonique de Montréal… à Knowlton.
Erich Langlois
À en juger par sa programmation prestigieuse, le Festival de Knowlton pourrait devenir très rapidement l’un des incontournables du circuit classique estival. Parmi les invités de marque de cet événement qui se déroule jusqu’au 16 août, il faut noter tout particulièrement la présence du grand ténor dramatique de réputation internationale Ben Heppner.
Compagnon de l’Ordre du Canada depuis l’an dernier, Heppner est l’une des très grandes voix canadiennes du siècle, réputé pour ses interprétations magistrales du répertoire wagnérien, mais aussi d’autres compositeurs allemands, dont Richard Strauss. C’est ainsi qu’Heppner interprétera cette fin de semaine des lieder de Strauss lors d’un concert dans lequel on pourra aussi entendre l’Ouverture tragique, op. 81 de Brahms, de même que la 4e Symphonie de ce dernier. Accompagné de l’OSM, sous la direction de Kent Nagano – d’ailleurs directeur artistique du festival -, Heppner bénéficiera des meilleures conditions possibles pour renouer avec le public québécois.
TÉNOR ET GENTLEMAN
Voilà en effet près de 10 ans qu’Heppner ne s’est pas produit sur une scène québécoise, mais il garde cependant d’excellents souvenirs du public d’ici. "It’s a total fit", nous affirme-t-il lors d’une entrevue accordée à partir de chez lui, à Toronto. La présence du grand ténor à Knowlton est d’autant plus remarquable qu’il choisit ses engagements avec soin, n’ayant jamais sacrifié sa vie familiale au profit de sa carrière artistique. Ce qui ne l’empêche toutefois pas d’être au sommet de celle-ci.
"Je crois qu’il est vraiment important d’établir un contact chaleureux avec le public. Je pense que le contact est d’autant plus facile que le public me perçoit un peu comme une sorte de Joe Average. Bon, je chante un peu mieux que la moyenne", nuance-t-il aussitôt avec un grand rire. "Je chante la plupart de ces airs de Strauss que j’adore depuis mes années d’université. J’ai même chanté l’un d’entre eux, Zueignung, qu’on pourrait traduire par "dévotion", à mon épouse lors de notre mariage."
Et si, en route vers Knowlton, vous croisez un motocycliste qui semble chanter, faites attention, ce pourrait être Heppner qui revient se balader au Québec!
À écouter si vous aimez /
L’art lyrique, la musique symphonique, Strauss