Bombolessé : Fogo de artifício
Bombolessé, par sa musique "brésilianisée", tente de s’éloigner des clichés pour offrir un concentré, sans colorant ni préservateur, de culture 100 % brésilienne.
"On n’est pas là pour livrer des cartes postales. Même s’il est reconnu pour ses plages et ses jolies filles, le Brésil a tellement plus à offrir! C’est une grande puissance mondiale, un pays avec plein de défauts et de qualités, de la corruption mais aussi de l’entraide. Ça me choque de voir que la majorité des touristes qui viennent au pays ne poussent pas plus loin leur conquête de la culture. C’est un peu la raison d’être de Bombolessé: proposer autre chose de ce pays", affirme d’emblée Julien Alvarez Thomet, Brésilien d’origine cubaine installé au Québec depuis 1996 et bassiste, chanteur et percussionniste au sein de Bombolessé (néologisme qui se veut un appel à la fête), collectif samba-rock dont les membres vont et viennent, mais dont le coeur restera toujours bien brésilien, malgré des influences diverses et un souci de représenter les "multicultures". "Le point d’ancrage est la fascination pour la musique brésilienne. Au début, nous étions seulement trois, puis différentes branches se sont greffées, et ce qu’il y a de drôle, c’est que les membres sont tous d’origine ethnique différente", souligne Thomet, qui teinte également son message de la réalité brésilienne, chose à laquelle le touriste québécois n’est souvent pas exposé. "Le Brésil ressemble beaucoup à ici, c’est cosmopolite, on écoute de l’électro, on s’habille funky… Mais tout ça ne traverse malheureusement pas ses limites géographiques. Je ne suis pas politicien et je ne veux pas être pamphlétaire dans les mots que je choisis, parce qu’on fait de la musique pour danser, mais il est clair que j’ai ma vision du monde, et je la partage dans mes textes." Cet automne, Bombolessé fera paraître un nouvel album coréalisé par Mario Caldato Jr. (Beastie Boys, Bebel Gilberto, Super Furry Animals) qui lui permettra sans doute de joindre les ligues majeures de la musique latine. Pour l’instant, la Belle Province semble vouloir se laisser charmer par la chaleur de la musique de cet éclectique collectif. "Avec plus de 500 000 Québécois qui partent chaque année dans le Sud et qui s’ouvrent aux cultures latines – on connaît d’ailleurs de plus en plus la différence entre une bachata, une salsa et un merengue -, je suis sûr que ce qu’on raconte, ce qu’on apporte sur scène en touchera plus d’un…" conclut Julien Alvarez Thomet.
À écouter si vous aimez / Seu Jorge, Sergent Garcia, Manà