Melissa Auf der Maur : La vie secrète de Melissa
Musique

Melissa Auf der Maur : La vie secrète de Melissa

Melissa Auf der Maur a deux vies. En plus de rocker comme une diablesse, elle présente un film expérimental au Congrès mondial de science-fiction.

En novembre dernier, à l’occasion de la parution d’un ep et d’un spectacle au Lion d’Or, Voir s’était entretenu avec Melissa Auf der Maur. L’ex-bassiste de Hole et de Smashing Pumpkins nous avait alors fait part de son irritation devant la manière dont l’industrie de la musique traite les artistes. Sa maison de disques (Capitol/EMI) venait de fermer ses portes. Du coup, elle avait le champ libre pour reprendre ses affaires en main. "Un chapitre frustrant de ma vie de musicienne vient de se terminer", avait-elle déclaré.

Neuf mois plus tard, la musicienne commente cette transition: "Jusqu’ici j’avais passé la majeure partie de ma vie sans ordinateur. Maintenant que je m’occupe moi-même de ma carrière, la gestion occupe beaucoup de mon temps au détriment de la création. Mais j’ai commencé à m’organiser. Une petite équipe à mon goût va m’aider à promouvoir mes projets."

À part un album dont la parution est envisagée à l’automne prochain, ceux-ci prennent d’abord la forme d’Out Of Our Minds, une oeuvre déclinée sous différentes formes: bédé, site Web et un moyen métrage présenté en sélection officielle au prestigieux Sundance Film Festival. Melissa Auf der Maur est la productrice du film (réalisation de Tony Stone), l’une des comédiennes et, bien sûr, elle en signe la trame sonore. "Le film dure 28 minutes, ne comporte aucun dialogue et met en scène une femme au volant d’une voiture qui entre en collision avec d’autres mondes… Trois époques, un lien: le sang."

Pour sa première montréalaise, Melissa Auf der Maur présente son film dans le cadre du Congrès mondial de science-fiction qui se tient cette année à Montréal. "Mon public se divise en deux. Il y a les rockeurs, surtout intéressés par ma musique, mais aussi la communauté sci fi, une société très ouverte d’esprit, qui aime être challengée et trippe sur des affaires un peu étranges et surréelles qui m’intéressent aussi. Cette société existe depuis 1939! L’an dernier, le Congrès s’est tenu au Japon et l’an prochain, ça se passe en Australie. Le timing est inespéré et je suis honorée que les organisateurs aient pensé à moi. Dans le cadre plus rigide d’un festival de film, on est très under the radar, à Sundance, on a été inscrit dans la catégorie "Nouvelles frontières", le film passe pour une espèce de bibitte, mais dans un congrès consacré à la science-fiction, l’expérimentation est au centre de tout. Plus t’es étrange, mieux c’est! Ça me rappelle quand j’avais vu Hole et les Smashing Pumpkins jouer aux Foufounes électriques dans les années 90… Ils m’apparaissaient comme une collectivité underground, qui savaient des choses que les autres ignoraient; ça m’intriguait et m’attirait…"

En plus de présenter son film, la musicienne fera un court set acoustique solo et participera à deux tables rondes. L’une porte sur la façon dont le tournant du millénaire influence les arts, et la seconde est consacrée à la mise en musique du fantasy. Comment la conférencière s’y prépare-t-elle? "Je passe déjà mes journées longues à discuter de ces sujets-là!"

Le 7 août, à 21h
Tables rondes à 12 h 30 et 15 h 30, présentation du film et set acoustique à 19 h
Au Palais des Congrès de Montréal
www.anticipationsf.ca

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