Tracteur Jack : Des bons Jack
Musique

Tracteur Jack : Des bons Jack

La formation gatinoise Tracteur Jack entend sortir l’Outaouais de sa torpeur culturelle. Avec son gipsy-rockabilly sympa et "do it yourself" comme crédo, elle risque d’accomplir bien plus.

"On tient à dire qu’on vient de l’Outaouais. On a la triste impression que tout vient de Montréal. On a à coeur le fait que l’Outaouais est en pleine explosion musicale, on n’a qu’à penser à Langue de Chemise, Jaseurs, Oscar B. et nous… On espère percer sur la scène provinciale pour pouvoir donner à l’Outaouais un visage musical, une identité", affirme d’entrée de jeu Dominic Faucher, membre fondateur et guitariste, mais aussi agent-de-promo-parolier-touche-à-tout au sein de Tracteur Jack, formation qui, à force d’enlevants concerts et de dur labeur, trouve peu à peu sa voie sur la scène émergente québécoise. "On se produit, se distribue, se "booke" des spectacles et s’occupe des relations de presse nous-mêmes. Tout le travail qu’on fait, notamment auprès des médias, contrebalance notre manque à gagner dans le compte en banque…" mentionne Leblanc, qui gratte sa guit’ depuis près d’une vingtaine d’années maintenant. "Chaque membre du band a commencé à faire de la musique vers l’âge de quatre ans. On a tous une formation en piano ou en guitare, quoique certains soient autodidactes avec d’autres instruments. Cette connaissance approfondie en musique et en production fait en sorte que même nos démos sonnent mieux que bien d’autres enregistrements."

Depuis ses débuts officiels il y a près de cinq ans, Tracteur Jack ne comptait que deux passagers. En février dernier, le tracteur a laissé monter à son bord deux autres personnages issus eux aussi de la scène émergente régionale. "Tout a commencé avec le concours Cégeps en spectacle. J’ai demandé à mon bon ami François Leblanc (guitares) d’y participer dans un seul but précis: celui de gagner le concours. Ce qui s’est passé, c’est que la réaction a été trop bonne (prix régionaux du public et du jury en 2005), ce qui nous a convaincu de bâtir un spectacle plus soutenu et d’écrire plus de matériel, pour pouvoir continuer le projet. C’est tout récemment qu’on s’est rendu compte que l’énergie en formule deux guitares laissait à désirer. C’est là que Julien Morissette et Philippe Pinard [respectivement à la contrebasse et à la batterie; tous deux également membres d’Oscar B.] sont entrés en scène en investissant temps et énergie au sein du band. Ça donne un spectacle pas mal plus complet." Depuis, c’est la grande vadrouille pour Tracteur Jack, qui s’arrêtera d’ici la fin de l’été dans 23 villes du Québec avec la Tournée du Crabe jaune, en plus de préparer un premier album de gipsy-swing qui n’est pas sans rappeler le groove multi-platine des Lost Fingers. "Les Lost Fingers sont pas mal bons, mais nous, on est meilleurs parce qu’on écrit nos chansons!" lance en conclusion un Dominic Leblanc mi-amusé, mi-sérieux.

À voir si vous aimez / Sanseverino, Mononc’ Serge, écouter les histoires des étrangers dans les espaces publics