De Céline Dion à la Bolduc : Nouveau Issime

Les derniers temps n’ont pas été des plus tendres envers Québec Issime. Il faut savoir que le désormais légendaire spectacle avait fait les manchettes pour des raisons beaucoup moins gaies que dans ses premières années. Mais c’était mal connaître l’histoire de cette production que de prétendre à sa fin. C’est que l’ingrédient secret de Québec Issime n’est rien d’autre que la ténacité.

Après s’être départie du Théâtre Palace Arvida, la compagnie QI Productions annonçait dernièrement que le litige avec l’Union des artistes était officiellement réglé, et on raconte même que l’histoire n’aurait duré que trois heures dans les faits. Un tel empressement de la part des producteurs à trouver un terrain d’entente s’expliquerait par leur volonté d’entretenir la meilleure relation qui puisse exister avec l’UDA. C’est qu’en travaillant avec cet organisme, on s’assure de la reconnaissance du statut professionnel de l’équipe derrière Québec Issime, et les productions à pouvoir en jouir en région se font plutôt rares.

C’est donc à la grande demande du public que QI Productions a remis sur les rails le populaire spectacle De Céline Dion à la Bolduc et ce, jusqu’au 29 août. Véritable panorama des classiques populaires de la chanson québécoise, l’événement à grand déploiement a vu son répertoire réactualisé pour cette nouvelle édition revue et corrigée. Ce lifting est toutefois une opération délicate, car les nouvelles chansons doivent avoir franchi l’épreuve du temps et surtout, il est important qu’elles éveillent quelque chose chez les spectateurs.

Mis à part le répertoire musical, bien d’autres éléments du spectacle ont subi les effets de la fontaine de Jouvence. La mise en scène a été dynamisée, et gageons que l’apport du multimédia y a certainement contribué. Aussi, cinq nouveaux chanteurs, trois danseurs ainsi que deux musiciens ont joint la troupe. C’est que Québec Issime est en quelque sorte victime de son succès. De grandes compagnies de production comme le Cirque du Soleil y voient une pépinière de talents, ce qui crée un roulement de personnel. Il arrive aussi que des interprètes profitent de leur participation à cette production en tant que tremplin, comme Michael Girard, qui gagne désormais sa vie en tant qu’artiste solo.

Enfin, QI Productions ne s’en cache pas, les foules se déplacent en moins grand nombre que lors des années précédentes, mais cela ne met aucunement en question ses projets. Le contexte culturel a beaucoup changé depuis les débuts de Québec Issime. L’offre en matière de spectacles à grand déploiement dans la région a pratiquement quadruplé et c’est sans compter ceux qui se sont ajoutés à travers le Québec. Mais rien d’inquiétant dans tout ça lorsqu’on a comme ingrédient secret la ténacité.