Ingrid : Ingrid a un je-ne-sais-quoi
Musique

Ingrid : Ingrid a un je-ne-sais-quoi

Elle chante, joue du piano, compose et écrit merveilleusement: comment résister à Ingrid?

Pour plusieurs, dont l’auteur de ces lignes, Ingrid a été LA révélation du dernier FestiVoix. Mignonne comme tout, mais surtout extraordinairement talentueuse, elle a su nous charmer avec ses chansons douces-amères et sa voix particulièrement expressive. "Je trouve ça génial qu’un festival d’envergure comme le FestiVoix laisse tellement une belle place à la relève, confie Ingrid. Ce n’est pas toujours évident quand tu commences et que t’essaies de faire ta place…"

Vrai, mais la jeune auteure-compositrice-interprète semble tout de même avoir toujours réussi à s’imposer au long de son parcours déjà assez bien rempli. Tour à tour lauréate nationale de Secondaire en spectacle, de Cégeps en spectacle et d’Université en spectacle, Ingrid a aussi participé au concours Ma première Place des Arts l’an dernier. "Ça a été vraiment une belle expérience, puis ça m’a permis de gagner le prix Richard-Desjardins, ce qui est d’autant plus significatif pour moi parce que j’ai toujours dit que j’étais la fille illégitime de Desjardins!"

Comme le fait souvent le célèbre chansonnier abitibien, Ingrid s’accompagne au piano en spectacle, même si elle ne se considère pas comme une pianiste professionnelle. "On avait un piano à la maison chez ma mère, alors j’ai toujours pianoté un petit peu. Mais je n’ai pas suivi de cours très longtemps, parce que je trouvais que c’était trop "mathématique"", explique celle qui a grandi à Cabano, dans le Bas-Saint-Laurent. Préférant alors consacrer ses énergies à développer sa voix, Ingrid a appris le chant grégorien auprès d’une soeur et s’est retrouvée à chanter dans les églises toutes les semaines pendant son adolescence. Jusqu’au jour où elle a décidé de réapprivoiser le piano et d’y composer ses propres chansons.

UNE LUCIOLE SUR UN HIGH

Pièce-titre du mini-album qu’a produit Ingrid en 2007 grâce à une bourse de 15 000 $ remportée à Cégeps en spectacle, Une luciole sur un high est aussi la toute première chanson qu’elle a écrite, à l’âge de 18 ans. "Après ça, elle a évolué, je l’ai changée au fil des années. Elle a changé de destinataire aussi, je la chantais pour d’autres garçons…" se rappelle en rougissant la jolie blonde.

Depuis la parution de son EP, dont elle a écoulé quelque 1200 exemplaires, Ingrid a ajouté à son répertoire une dizaine de nouvelles compositions, qu’on devrait pouvoir retrouver prochainement sur un premier disque complet, probablement en 2010. Sur cet album à venir, la jeune femme de 24 ans collaborera entre autres avec la violoncelliste Camille Paquette-Roy (Surface of Atlantic), qui l’accompagnait sur scène au FestiVoix et qui sera à nouveau à ses côtés lors de son concert de dimanche à Shawinigan. "Je l’ai rencontrée dernièrement, Camille, et je l’aime beaucoup. Elle est tellement bonne, tellement attentive… C’est une perle! Ça clique vraiment entre nous, et je pense que ça se ressent en musique."

DANS LES CAFÉS

Pour Ingrid, les paroles sont un élément primordial dans une chanson, que ce soit les siennes ou celles des autres. "J’ai beaucoup de difficulté à écouter de la musique quand je n’aime pas les textes. C’est pour ça que j’adore Bénabar, ses textes sont complètement délicieux. J’ai aussi toujours aimé ce qu’écrivait Marie-Jo Thério, et Desjardins, encore une fois."

Sachant être autant coquine (Pâtes au basilic) que touchante (Ficelles), Ingrid met parfois en scène ses états d’âme à travers ses chansons, mais l’écriture est souvent aussi un pur acte de création pour elle. "J’aime raconter des histoires dans mes chansons, inventer des personnages, les mettre dans des situations…"

"J’écris beaucoup dans les cafés, un peu partout à Trois-Rivières. Au Torréfacteur, j’ai écrit Les Ex; au Morgane, j’ai écrit Coin Livernoche", énumère-t-elle avant d’avouer que, au moment où on l’a rejointe dans un café du centre-ville pour l’entrevue, elle travaillait justement sur un nouveau texte. "Je suis tellement gaffeuse, je pense que c’est une maladie! J’avais le goût d’extérioriser ça, alors j’ai commencé à écrire une chanson là-dessus…"

Par ailleurs, Ingrid chante et joue du piano depuis deux ans au café Morgane du boulevard des Forges, les samedis soir. Dans ce contexte convivial, elle joue des reprises de Sarah McLachlan, de Coldplay et d’une foule d’autres artistes dont elle s’approprie admirablement les pièces. Il faut entendre sa version piano-voix de Hey Ya d’Outkast pour y croire! Mais, et c’est là la preuve de son potentiel exceptionnel, c’est finalement quand elle interprète ses propres compositions qu’elle nous charme le plus.

À écouter si vous aimez /
Marie-Jo Thério, Damien Rice, Emily Loizeau