Politique : Autorité locale
La formation ottavienne Politique a le vent dans les voiles. S’il est apparemment difficile de faire de la musique dans le 613, le quartet soulève les barrières régionales avec une aisance déconcertante.
Si Alanis Morissette a connu le succès, c’est sans doute grâce au fait qu’elle a déménagé à Toronto à ses débuts, puis à Los Angeles. C’est le cas aussi pour Keshia Chanté, Kathleen Edwards et The Acorn, qui ont tous dû quitter la capitale pour donner un coup de pouce à leur carrière. Politique, formation neo-wave créée il y a un peu plus de trois ans, n’entrevoit toutefois pas de plier bagage pour la "grand-ville". Pour l’instant, du moins. "Il est certain que la scène musicale d’Ottawa est petite, que les endroits de diffusion sont peu nombreux – on est souvent pris à faire les mêmes endroits -, mais il reste que c’est notre ville et que c’est ici que tout va continuer de se passer", déclare Roland Marckwort, chanteur, bassiste et principal auteur-compositeur de l’ensemble, qui connaissait récemment de belles percées. Ce fut le cas notamment lors du dernier Bluesfest, alors qu’il assurait la première partie de M83, formation shoegazing et électro qui s’apparente au son de Politique. "Notre son tourne beaucoup autour de l’électro-indie et est influencé par les années 80. J’aime beaucoup New Order, Blondie et My Bloody Valentine, donc il est clair que le son Politique sera inspiré de ces bands", mentionne Marckwort, qui a fait ses premières armes en musique au sein du projet house Liquified. "J’avais l’intention de rendre le tout assez dansant, puisque c’est le genre de musique qui m’excite et qui motive aussi les autres membres du band (Mallory Giles (voix), Étienne Sylvain (batterie) et Richard Bennett (guitares))", précise celui qui a signé la totalité des chansons qui sont gravées sur le premier opus éponyme et entièrement autoproduit paru à la fin 2008.
"J’avais ces pièces qui traînaient et j’avais besoin de musiciens pour les transposer sur scène. Après plusieurs line-up, je crois qu’on est à la formule gagnante", constate le chanteur, qui jongle en ce moment avec des idées de base pour un nouvel album d’ici la fin de l’année. Ce dernier devrait être un témoin de la chimie nouvellement trouvée au sein du groupe, contrairement au premier opus, qui était plutôt un travail solitaire. Et Politique (à prononcer à la française, selon Marckwort), est-ce une formation contestataire et engagée, comme le laisse sous-entendre son nom? "Pas vraiment, tranche-t-il. La politique d’aujourd’hui m’ennuie et me fâche plus qu’elle ne m’inspire, ça ne veut pas dire que mes paroles sont vides de sens. J’ai des idées, mais elles ne sont pas martelées dans mes chansons. Nous ne sommes pas un groupe punk pamphlétaire. Ça irait à l’encontre du but musical premier, celui de faire danser. Le nom Politique me semblait intéressant et phonétiquement attrayant, voilà tout."
À écouter si vous aimez /
My Bloody Valentine, Metric, les cubes Rubik