Theresa Andersson : Don d'ubiquité
Musique

Theresa Andersson : Don d’ubiquité

Orchestre à elle seule, Theresa Andersson tire profit de ses multiples instruments afin de concocter, à l’image de son nouvel album, une prestation scénique enivrante où musicalité rime avec originalité et goût.

Remarquée lors de la parution son album Hummingbird, Go! en 2008, Theresa Andersson a fait parler d’elle en livrant une indie soul aux réminiscences R&B d’une manière peu orthodoxe, qui n’est cependant pas sans rappeler le travail d’un Joseph Arthur ou d’un Dumas solo. Seule aux commandes, la Suédoise multiplie les nappes sonores à l’aide d’attirails à effets et d’instruments à cordes, musiques sur lesquelles elle couche ses mélodies poignantes.

"Je suis vraiment passionnée par les différentes textures, les différentes formes que l’on peut retrouver en nature, dévoile Andersson. J’ai passé beaucoup de temps à La Nouvelle-Orléans, sur le bord du fleuve Mississippi, ou dans mon jardin, à la recherche de sonorités colorées. L’utilisation de looping dans ma musique m’a permis aussi de créer des atmosphères inattendues, ce qui devient presque un collage musical en soi!" Un collage devenu marque de commerce, chaque note émanant de sa guitare, de son violon ou de son dulcimer se mariant pour former une union relevant plus de la magie que du labeur.

Son souhait originel était d’engendrer une oeuvre totale, écrite par elle-même, intrinsèque et sentimentale, en jouxtant le patrimoine folklorique de la Suède et celui de La Nouvelle-Orléans. Elle cite Allen Toussaint et The Meters à titre d’influences.

Intimiste, Hummingbird, Go! en surprendra quelques-uns par sa simplicité mélodieuse, la finesse qui en émane. Un genre d’album devant lequel on demeure perplexe et curieux à la fois. "C’est qu’il y a beaucoup de sentiments et d’intuition dans ma musique", affirme son auteure. Ce résultat, elle le doit au mixage final de Linus Larsson (Peter, Bjorn and John, Mercury Rev), qui a assimilé parfaitement sa démarche sentimentale pour en extraire l’essence, pure et vivifiante.

À voir si vous aimez /
Ane Brun, David Martel, Keren Ann

ooo

L’INTERNATIONAL DE MUSIQUE FOLK DE QUÉBEC

Petit festival indépendant en pleine croissance, l’International de musique folk de Québec entamait sa quatrième édition la semaine dernière dans le quartier Saint-Roch de la Vieille Capitale. Présentant les concerts d’une quarantaine d’artistes (allant de Plume Latraverse au moins folk Social Distortion), l’événement étend ses tentacules jusqu’à Montréal où il présentera quatre spectacles. Outre Theresa Andersson, le groupe français Cocoon (croisement entre Nick Drake et Sufjan Stevens) se produira avec Camaromance le 14 août à la Sala Rossa. Toujours le 14, Monsieur Mono et Sylvie Paquette en formule duo partageront la scène du Divan Orange avec Michèle O. Puis Lake of Stew, Zéphyr Artillerie et Dj Frotti chaufferont à leur tour les planches du Divan le 15 août. (Olivier Robillard Laveaux)