Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue; M pour Montréal; M sur les Quais : Musique sans frontières
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Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue; M pour Montréal; M sur les Quais : Musique sans frontières

Des dizaines de délégués étrangers convergent chaque année vers la Belle Province en quête de découvertes musicales. Sandy Boutin du Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue et Sébastien Nasra de M Pour Montréal et M sur les Quais analysent le phénomène.

Du 2 au 6 septembre prochain, une quarantaine de diffuseurs, de programmateurs et de journalistes européens traverseront l’Atlantique pour se rendre à Rouyn-Noranda lors du Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue (FME pour les intimes). À la mi-novembre, ils seront une soixantaine à débarquer dans la métropole en vue du M pour Montréal, une série de concerts vitrines destinée aux délégués internationaux et organisée par la même équipe qui présente l’événement M sur les Quais les 5 et 6 septembre.

Ainsi, cinq ans après la lune de miel qu’a vécue la presse musicale mondiale avec notre scène indépendante, il serait toujours aussi facile d’attirer des oreilles étrangères au Québec. "L’intérêt pour la scène d’ici ne s’éteint pas", soutient Sébastien Nasra, fondateur et directeur artistique du M pour Montréal. "En fait, j’ai même l’impression que ça se consolide. Lorsque le buzz a éclaté, plusieurs journalistes et programmateurs de festivals ont décidé de venir à Montréal pour la première fois de leur vie. Aujourd’hui, ces gens reviennent année après année, et le bouche-à-oreille fait son oeuvre. Quand je vais au festival SXSW [Austin, Texas], il y a toujours de nouveaux journalistes qui m’abordent pour venir au M pour Montréal."

Fédération internationale de festivals qui regroupe 18 événements majeurs, l’association De Concert! tiendra même son assemblée générale annuelle au FME, une jolie prise pour le seul membre canadien du réseau qui inclut notamment Les Eurockéennes de Belfort, Les Vieilles Charrues (Carhaix) et le Montreux Jazz Festival. "L’association est née d’un désir de fonder un magazine consacré à la saison des festivals, mais rapidement, elle a permis d’unir nos forces et de régler des problèmes de logistique", explique Sandy Boutin, président et directeur général du FME. "Par exemple, deux ou trois festivals peuvent s’unir et partager les coûts de production d’un spectacle unique qui vivra deux ou trois soirs dans des villes différentes."

QUALITÉ A1

Si l’accueil chaleureux réservé aux délégués joue un rôle primordial dans la perception qu’ils auront du Québec – "particulièrement pour le FME qui est l’un des plus petits festivals de la fédération avec ses 12 500 entrées contre 200 000 pour Les Vieilles Charrues" -, le talent présenté sur scène l’est plus encore.

On ne se racontera pas de mensonge, Arcade Fire et Malajube ont placé la barre bien haut en 2004. Depuis, très peu de groupes, voire aucun, peuvent se vanter d’avoir suscité un tel enthousiasme. Contrairement à Sandy Boutin qui ne s’inquiète guère de la situation, "notre programmation est d’abord pensée pour les festivaliers qui aiment autant les découvertes que les valeurs sûres", Sébastien Nasra y voit un défi important. "C’est improbable que le Québec génère des Patrick Watson, des Arcade Fire, des Beast, ou des Malajube chaque année. Je me demande jusqu’à quel point on pourra soutenir cette qualité. Pour assurer sa pertinence, le M pour Montréal doit présenter la crème de la crème et ne peut pas revenir chaque année avec les mêmes groupes. Programmer de moins bons musiciens nuirait également à notre réputation. Peut-être qu’il faudra un jour présenter l’événement un an sur deux pour laisser le temps à la scène de se régénérer. Afin de poursuivre notre expansion des deux premières années, nous avons inclus un volet T pour Toronto à notre programmation de l’an dernier. En augmentant notre bassin d’artistes, nous augmentons la qualité des concerts."

Parmi les nombreux projets visant à accroître l’étendue du M pour Montréal, il y a ce M sur les Quais, dans le Vieux-Port de Montréal. Avec ses nombreux concerts gratuits, le mini-festival ne vise pas à joindre des délégués internationaux, mais bien un public plus large et étranger au circuit des groupes indépendants. Quinze formations émergentes s’y produiront, ce qui a tout d’une compétition pour le FME présenté le même week-end. Sébastien Nasra: "On a essayé de faire autrement, mais le M sur les Quais est aussi produit par la Société du Vieux-Port qui tenait beaucoup à ce qu’il y ait une activité pendant la fin de semaine de la fête du Travail. En fait, ce qui me dérange le plus dans cette histoire, c’est de manquer le FME."

Sandy Boutin: "C’est certain que j’aurais aimé que le M sur les Quais demeure le week-end d’après comme l’an dernier, mais avant d’annoncer les nouvelles dates, Sébastien a eu la politesse de m’appeler pour m’avertir."

Comme guerre de festivals, on a vu pire.

FME avec Ariane Moffatt, Clues, Koriass, Malajube, Marie-Pierre Arthur, Oliver Jones, Omnikrom, Orange Orange, Patrick Watson, Xavier Caféïne et plus
Du 2 au 6 septembre
À Rouyn-Noranda
www.fmeat.org

M sur les Quais avec Misstress Barbara, Les Dales Hawerchuk, Duchess Says, The Besnard Lakes, Creature, Think About Life, Mille Monarques et plus
Les 5 et 6 septembre
À la place des Vestiges des Quais du Vieux-Port
www.mpourmontreal.com