La chanson québécoise se raconte et se chante : La chance aux chansons
Conçu par Patricia Powers, La chanson québécoise se raconte et se chante est un survol en sept tableaux de l’histoire de la musique d’ici.
Honorée lors des Grands Prix culturels de Trois-Rivières le printemps dernier "pour sa créativité, son dynamisme et son implication dans le milieu culturel trifluvien", Patricia Powers consacre beaucoup de temps et d’efforts à la littérature, mais aussi à la chanson, une passion qui l’accompagne depuis toujours. "J’ai été élevée dans la chanson, se rappelle-t-elle. Les Powers, ça chante beaucoup, puis en plus la radio marchait tout le temps chez nous! J’ai un respect infini pour notre chanson. De voir qu’après 400 ans, dans un contexte sociopolitique qui n’a pas toujours été favorable, on continue à chanter en français et à propos de ce qu’on est… je trouve ça absolument extraordinaire."
Depuis une quinzaine d’années, celle qui travaille aussi comme chroniqueuse culturelle à la télé et à la radio, en plus d’enseigner à l’UQTR, a monté un grand nombre de spectacles où la chanson est à l’honneur. En tant que conceptrice et metteure en scène, mais jamais comme interprète. "J’aurais bien trop aimé ça, pouvoir chanter… M’enfin, je fais chanter les autres. Je vis par procuration! (rires)"
Sa plus récente création, La chanson québécoise se raconte et se chante, a d’abord été présentée au festival Beaumont-du-Québec, en France, il y a quelques années. "On m’avait demandé d’aller y donner une conférence sur la chanson du Québec, qui était ponctuée de courts extraits musicaux joués par le groupe Trop loin d’Irlande. Puis l’an passé, dans le cadre du 400e de la ville de Québec, ce même festival m’a offert de reprendre ce que j’avais fait, mais en formule spectacle… Ce qui fait que j’ai énormément réduit la partie placote, puis j’ai mis plus en évidence les chansons."
Pour ce faire, Powers a fait appel à deux interprètes de grand talent, Fabiola Toupin et Céline Faucher. "Les filles font une job absolument remarquable, particulièrement pour les harmonies vocales. Il y a Isabelle Lefebvre, la violoniste de Trop loin d’Irlande, qui chante aussi. Puis il y a mon frère Philip [Powers] à la guitare, et Gilles [Hamelin] est au piano et dirige tout ça."
Patricia Powers, elle, intervient périodiquement sur scène pour brièvement remettre en contexte les chansons qui composent le spectacle. "J’ai la folle ambition de présenter ce qui me semble être un bon panorama de la chanson québécoise", résume-t-elle, tout en précisant que le résultat n’est "absolument pas didactique", étant plutôt très festif et rempli d’émotion.
Débutant par un clin d’oeil à l’époque de la Nouvelle-France, La chanson québécoise se raconte et se chante se penche ensuite sur l’époque déterminante de l’arrivée de la radio. Suivent des tableaux portant sur chaque décennie de 1950 à aujourd’hui, où se font notamment entendre des chansons de Félix Leclerc, Raymond Lévesque, Gilles Vigneault, Claude Léveillée, Robert Charlebois, Beau Dommage, Pauline Julien, Richard Desjardins, Pierre Lapointe et des Cowboys Fringants, en plus d’extraits des comédies musicales Starmania et Pied de Poule. Deux chansons originales sont aussi au programme: Québec je te chante de Sylvie Tremblay et On fête encore, la chanson de Fabiola Toupin soulignant le 375e de Trois-Rivières.
"C’est important de raconter ces différentes périodes-là, parce que ce qu’on remarque, c’est que la chanson a beaucoup suivi le développement social du Québec. Tous les grands mouvements artistiques, littéraires et musicaux sont étroitement liés avec le développement du Québec. C’est intéressant de voir comment la chanson est une manifestation de sa société."
"Au Québec, je pense qu’on va toujours avoir le goût de chanter en français. On va toujours avoir envie de dire des choses qui nous ressemblent, dans notre langue", conclut Patricia Powers.