Olivier Dufour : Tatoué sur le coeur
Musique

Olivier Dufour : Tatoué sur le coeur

Olivier Dufour nous livre, en compagnie de son armée pacifique, un Tattoo militaire subversif. Loin des conflits et de la guerre.

Le directeur artistique Olivier Dufour, créateur du spectacle Le chemin qui marche, est aussi un habitué du monde militaire. Pas au point d’être volontaire, mais tout de même, après cinq années passées à mettre en scène le Tattoo militaire du Festival international des musiques militaires de Québec, une manifestation colorée où se conjuguent à la musique les prouesses des différents contingents venus de partout dans le monde, on pourrait dire qu’il a intégré une connaissance particulière de ce milieu qu’on croirait fermé.

Avec un effectif de plus de 800 militaires, il a sous son commandement et celui de l’adjudant-chef Réjean Blais (directeur musical) une armée imposante qui n’a qu’une seule mission: vous conquérir par la force de sa passion. "C’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai décidé de m’y impliquer et d’y revenir à nouveau, constate-t-il. On m’a donné beaucoup de latitude. Ce n’est pas un tattoo militaire traditionnel, et ce qu’on communique avec ce spectacle n’a rien à voir avec un message militaire. Je crois qu’on dévoile un message de plaisir, de passion pour la musique; je dirais même un message d’amour pour la musique. Ça transparaît dans les interprétations et dans les chorégraphies qui forment les tableaux."

Les thèmes élaborés, qui sont soutenus par une sélection de musiques extraites de certains classiques du cinéma tels que La Liste de Schindler, Docteur Jivago ou Il faut sauver le soldat Ryan, illustrent des valeurs fortes au sein de cette culture. L’honneur, bien sûr, mais aussi l’aventure, le bonheur et l’amour. Des thèmes porteurs, selon les dires du metteur en scène, qui se conjugueront aux performances époustouflantes du United States Navy Ceremonial Guard Drill Team, à titre d’exemple.

Le Royal 22e Régiment est lui aussi au coeur de ce spectacle et Olivier Dufour est bien conscient que les événements politiques des dernières années ont changé la signification de l’événement. "Maintenant, ces militaires ont connu un collègue qui est mort au combat. On n’était pas habitués à ça, il y a cinq ans. Outre les musiciens avec qui on collabore, il y a aussi des militaires qui sont allés à Kandahar et d’autres qui vont y aller. Sans compter que des membres de leurs familles seront présents dans la salle. On ne peut que constater que tout ça influence le cours de cette création."