Opéra de Montréal : Apéro à l’opéra – La voix du peuple

Il y a des années comme ça! En 2010, l’Opéra de Montréal aura 30 ans et son Atelier lyrique, 25. De plus, il y aura 20 ans que Chantal Lambert assure la direction de l’Atelier (après y être passée elle-même comme stagiaire). Il fallait marquer le coup en liant les salles de formation de l’Atelier aux prestigieuses planches de l’Opéra. Membre du jury qui a écrémé les candidatures, avec Michel Beaulac (directeur artistique de l’Opéra de Montréal), Claude Webster (chef de chant principal à l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal) et Normand Chouinard (comédien et metteur en scène), Chantal Lambert explique: "L’idée nous est venue après une collaboration avec les gens d’Opera Australia, qui nous ont parlé de leur projet Operatunity. On connaissait aussi le concours canadien des Bathroom divas, et puis il y en a d’autres encore. On a vu là quelque chose qui pourrait prolonger nos efforts de démocratisation, en vue d’éradiquer complètement ce qui peut rester de préjugés à l’endroit de l’opéra. De plus, on sait bien que le Québec regorge de belles et grandes voix, alors on a voulu offrir une expérience aux passionnés d’art vocal qui ont choisi de faire autre chose dans la vie qu’une carrière à l’opéra."

Il s’en est d’abord présenté 168 de tous âges et d’un peu partout au Québec, parmi lesquels 38 ont été retenus pour des auditions. À la fin, il n’en est resté que six; un (ou deux) seront invités au grand gala annuel de l’Opéra, tandis qu’un troisième participera à la grande production du 30e anniversaire, celle de Tosca, de Puccini, en janvier et février 2010. "Nous savons bien que ça prend 8 à 10 ans pour former quelqu’un au métier, explique Chantal Lambert. Alors on ne cherche pas à leur faire miroiter une carrière à rabais". Le parcours des candidats, leurs six semaines d’apprentissage et leur consécration feront aussi l’objet d’un documentaire qui pourra être vu à ARTV. "Il ne s’agit pas d’une simple téléréalité, mais d’une véritable approche documentaire qui fera en sorte que les gens qui l’écouteront vont vraiment rentrer chez nous et voir comment ça se forme un jeune chanteur d’opéra." Ceux qui ne se rendront pas sur la grande scène auront tout de même donné un sacré tonus à leur talent naturel!

Et tant qu’à célébrer des anniversaires, l’Atelier lyrique a choisi pour sa production annuelle une reprise, en mars, du Nelligan d’André Gagnon et Michel Tremblay, où l’on retrouvera le ténor Marc Hervieux et, pour sa première incursion à l’opéra, Normand Chouinard à la mise en scène. "André Gagnon était très content qu’on le reprenne, explique la directrice, et ce sera dans une version pour deux pianos et violoncelle, plutôt qu’avec synthétiseur comme il y a 20 ans. C’est Anthony Rozankovic qui prépare cet arrangement qui rendra très bien l’atmosphère des salons de l’époque." Pas de doute, on y reviendra.

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