Orange Orange : Musique à bouche
Musique

Orange Orange : Musique à bouche

Orange Orange présente sa pop groovante, sucrée et juteuse, qui délie les bassins… Ou la rencontre inattendue entre une voix souple et soul, et un beat box humain.

Dom Hamel est un beat-boxeur allumé qu’on a d’abord connu dans Motus 3F puis avec Gatineau. Sabrina Sabotage est une ancienne étudiante en théâtre musical ayant traîné sa valise dans les hôtels et casinos du monde pour présenter des revues musicales, style "Du Motown à aujourd’hui". Orange Orange est donc le résultat d’une addition. "On élaborait des chorales ensemble pour Gatineau, raconte Sabrina. On savait que, chacun de notre côté, on avait des chansons. On avait envie de faire de la pop francophone qui groove, et que le bassin soit investi."

"Je vois Orange Orange comme l’aboutissement de toutes mes recherches sur l’intégration du beat box humain dans un contexte pop, dit Dom Hamel. Ça faisait des années que je voulais développer un projet de chanson. J’ai embarqué dans Gatineau parce que j’ai une propension à relever des défis qui m’apparaissent impossibles: je ne connaissais rien au rap, mais ça me tentait. Oui, je m’ennuie de la folie de Séba, à mes yeux, un grand artiste. Ça a été un bel échange, on a beaucoup appris l’un de l’autre. Mais quand les horaires ont commencé à être conflictuels, j’ai quitté le groupe pour me consacrer entièrement à Orange Orange."

Bien qu’ils partagent les mêmes références musicales, les membres d’OO ont des forces complémentaires. Sabrina Sabotage: "Moi, je suis beaucoup dans la spontanéité, l’écriture automatique; Dom a besoin de réfléchir à des concepts. Et ça paraît sur l’album: le naïf côtoie une dimension plus réfléchie. On aime jouer sur cette dichotomie."

C’est sur scène que la pop groovante aux accents soul/funky/électro du duo éclate. Dom Hamel: "Quand je vais voir un spectacle, j’aime sentir qu’il s’agit d’un moment important, que je n’assiste pas à une gig parmi tant d’autres. On a étudié en théâtre tous les deux, et c’est quelque chose qu’on a retenu…" Quand les musiciens montent sur une scène, ils n’utilisent pas de séquences pré-enregistrées. Les beats se font devant les yeux du spectateur, en direct. "Notre musique se concrétise dans le live, c’est un sound system, poursuit Dom Hamel. Chaque show est meilleur que le précédent. On enregistre le beat, on joue par-dessus, on fait play/stop, on remixe… Et puis ça jute!"

Sur son premier album éponyme, Orange Orange se permet une reprise inattendue de Je danse dans ma tête (Luc Plamondon/Romano Musumarra), popularisée par Céline Dion en 1992. "Je cherchais une chanson cachée dans l’inconscient collectif qui allait groover, se souvient Sabrina. Je suis sensible aux textes qui abordent le sujet de la solitude ressentie dans la ville, tu sais, quand tu as l’impression que la ville est plus importante que toi? On l’a fait à la blague, mais ensuite les gens nous l’ont réclamée." Dom Hamel: "Je ddddanse, c’est presque du beat box! C’est un hommage au vintage; on utilise des Casio qui datent de la même époque. C’est coquin."

Orange Orange
Orange Orange
(Star.ca/Sélect)

À écouter si vous aimez /
Sinclair, La Patère rose, Camille