The Habit : Folk explosion
Musique

The Habit : Folk explosion

The Habit peut se targuer d’être devenu, avec les années, le collectif chouchou des Ottaviens. Avec un nouvel album en main, cette syncrétique bande de musiciens prouve pourquoi.

Quand Dan Valin, producteur électro de la capitale nationale, a approché le chanteur Darren Rogers pour qu’il pose sa voix soul sur ses beats électro, nul n’aurait cru que, quelques années plus tard, le folk succéderait à l’électro et que le duo se serait métamorphosé en collectif. "La formule-spectacle de D*Rogers (le nom du duo, à l’époque) consistait à chanter sur des tracks. C’était pas mal plate", se rappelle avec humour et dans un français impec le leader de The Habit, Darren Rogers. "C’est lorsqu’on nous a demandé de jouer live qu’on a commencé à recruter des musiciens pour créer un show un peu plus organique. Un an après avoir débuté avec le band, on s’est rendu compte que la musique prenait une tangente plus folk et c’est là qu’on a décidé de se renommer." Ainsi naquît The Habit, collectif qui, depuis, met en vedette, en plus de Darren Rogers au chant et à la basse, la vocaliste Agatha Alstrom, les guitaristes Dan Voltan et Dennis Stuebing, le saxophoniste et clarinettiste Garett Pratt, le chanteur, saxophoniste et flûtiste Michael Stevenson, le violoniste Warren Kidd et finalement Trevor Curtis à la batterie. Si chacun des membres suggère des influences propres, ils partagent toutefois plusieurs opinions, comme ce fut le cas pour la chanson de 2006 Spider, qui se prononçait en faveur du mariage gai. "Stephen Harper voulait ouvrir à nouveau le débat sur la question et nous voulions contribuer à ce débat politique national en lançant cette chanson sur le Web, explique Rogers. Je ne sais pas si ça a eu un effet sur le discours des politiciens, mais ça nous a permis de nous faire connaître partout à travers le monde dans les blogues gais et les forums politiques." Dès lors, la communauté gaie d’Ottawa a pris The Habit sous son aile, l’assurant ainsi d’un amour quasi inconditionnel, d’où la présence du collectif année après année au programme du Capital Pride.

Outre sa performance à la Fierté gaie d’Ottawa, la formation se produira dans les prochains jours au Blacksheep Inn de Wakefield, où les mélomanes auront l’occasion de pénétrer au coeur des nouvelles pièces de Safehouse, une ambitieuse troisième collection de folk-pop mélodieux porté par de soyeuses harmonies vocales. Paru en juin dernier, cet album se veut un polaroïd musical témoignant de ce que The Habit peut proposer sur scène. "Safehouse a été enregistré plus ou moins live off the floor, en une ou deux prises, précise Darren Rogers. L’album est à l’image même de ce qu’on fait en spectacle." The Habit profitera de son passage à Wakefield pour écrire une page de son histoire en lançant son tout premier vidéoclip, pour la chanson Enough, extraite de Safehouse.

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