Damien Robitaille : L’homme Mini-Wheats
Damien Robitaille nous fait découvrir Damien Robitaille sur son tout nouvel album, Homme autonome.
Il n’y a pas si longtemps, Damien Robitaille débarquait avec L’Homme qui me ressemble, un album charmant qui a permis au grand public de découvrir l’univers particulier de ce drôle d’oiseau. Aujourd’hui, le chanteur et musicien franco-ontarien revient à la charge, mais ce coup-là, l’homme qui lui ressemble est maintenant devenu un Homme autonome. Un homme qui a grandi, un homme plus "viril" qui porte maintenant la moustache, un homme coquin, un brin crooner, mais aussi un homme sensible et touchant qui ose dévoiler sa vulnérabilité.
"Quand est venu le moment de choisir un titre pour ce disque, j’ai regardé toutes les chansons et c’est vraiment Homme autonome qui m’est venu immédiatement à l’esprit. Le lien que je voulais faire avec le précédent disque était de montrer que j’avais évolué. L’Homme qui me ressemble, je l’ai tassé dans un coin", précise le sympathique auteur-compositeur. "Dans le temps, il y avait Damien sur la scène et Damien dans la vie. Les gens qui me voyaient en concert pensaient que j’étais un bizarre un peu fucké et un gars très timide dans la vie. Là, j’ai mis les deux gars ensemble et ça donne un homme autonome!"
L’homme qui ressemble à Damien est aussi un homme nourri aux musiques soul, rocksteady, funk et pop, avec un léger accent rétro un peu kitsch. Un son plus chaud et festif. "Moi, ce que j’aime quand je donne des shows, c’est que les gens dansent. Donc, j’ai voulu faire un disque qui me permettra de donner des spectacles où les gens pourront faire la fête", précise-t-il.
"Il y a trois grandes influences sur Homme autonome: Frank Sinatra, les Beach Boys et le rocksteady jamaïcain. Trois tounes sur ce disque sont directement inspirées du rocksteady: Mot de passe, Jésus nous a dit et Plein d’amour. Mais je ne voulais pas faire de pastiche, c’est pourquoi elles ont été grandement modifiées par la suite. Je n’ai gardé que le côté soul de cette musique. Quant à Frank Sinatra, je cherchais à chanter de façon plus cool, un peu plus crooner. Je voulais que mes mots glissent comme il savait si bien le faire. Et pour les Beach Boys, ce sont surtout les harmonies vocales que j’ai voulu travailler. C’est pourquoi, désormais, je vais jouer moins de piano et de guitare et me concentrer sur le chant quand je serai en concert."
COTE GIVRE, COTE NUTRITIF
Cependant, les musiques entraînantes et festives de l’album cachent souvent une certaine mélancolie, des chansons où le thème de la solitude revient plusieurs fois. "Les musiques festives, c’est pour mieux faire avaler le côté plus sombre, blague à moitié Damien. Je ne voulais pas d’un disque mélancolique d’un bout à l’autre. Oui, il est beaucoup question de solitude sur l’album. Mais tu sais, pendant des années, j’ai tourné seul. Seul dans mon char avec mes instruments, même pas de soundman. J’ai appris à être autonome. Je suis un gars qui aime la solitude et qui l’haït aussi. Je suis un gars nostalgique, mélancolique parfois, mais aussi joyeux. Je puise ma force dans la solitude. Ce sont des moments qui me permettent de réfléchir et de me donner de l’énergie. L’homme autonome, c’est quelqu’un qui dit: "Regardez, je peux tout faire tout seul comme un grand, j’ai pas besoin de personne." Mais c’est aussi un bonhomme qui est un peu pathétique et loser", rigole le chanteur qui n’a pas tout fait tout seul sur ce nouvel effort puisque Carl Bastien s’est chargé du mixage et JF Lemieux de la réalisation.
Par contre, c’est Damien qui a écrit tous les textes. Lui qui, il y a quelques années, était plus franglais que français a décidément pris de l’assurance. "Avant, je tentais de prouver que je savais bien écrire en français. Alors je me cassais la tête pour que chaque phrase soit riche. Mais c’était lourd. Cette fois-ci, je me suis laissé aller, je voulais que ce soit plus simple, que ça respire un peu mieux, que ça groove!"
Damien Robitaille
Homme autonome
(Audiogram/Select)
À écouter si vous aimez /
Albin de la Simone, Boby Lapointe, Charlélie Couture