Yannick Nézet-Séguin : Yannick Nézet-Séguin – Et de 10!
Le chef Yannick Nézet-Séguin ouvre sa 10e saison à la tête de l’Orchestre Métropolitain avec un programme tout Strauss. De quoi fêter.
Je joins Yannick Nézet-Séguin la veille d’un concert à Rotterdam avec l’autre orchestre symphonique dont il est le directeur musical. Mais ses services sont aussi requis ailleurs, comme auprès du London Philharmonic Orchestra, où il est principal chef invité, et à bien d’autres endroits encore. Pas trop épuisante, la vie de jet-setter?
"Je bouge beaucoup, c’est vrai, mais en moins d’endroits qu’avant, c’est-à-dire que ça se limite un peu plus à Montréal, Londres et Rotterdam. Il y a d’autres villes aussi, comme la tournée américaine avec l’Orchestre de Rotterdam, mais je vois moins de nouveaux ensembles, et c’est justement de devoir faire sans arrêt de nouveaux contacts qui est le plus exigeant." N’empêche, la saison qui commence verra Yannick Nézet-Séguin faire ses débuts avec The Orchestra of the Age of Enlightment (en octobre à Londres), avec le Wiener Philharmoniker (à Salzbourg en janvier) et au Metropolitan Opera (il dirigera Carmen en janvier)!
Mais d’ici là, c’est à Montréal que ça se passe avec l’Orchestre Métropolitain qui ouvre sa saison par un concert tout entier consacré à Richard Strauss. Pourquoi un concert monographique? "Depuis que je suis arrivé à l’OM que les musiciens me demandent de faire du Richard Strauss! Comme nous achevons notre cycle Mahler, c’est peut-être le début d’autre chose. J’avais très envie de faire Une vie de héros, qui est une espèce de résumé de tous ses poèmes symphoniques, et tant qu’à avoir les effectifs pour le faire, aussi bien se payer la traite avec un poème symphonique plus ancien (Don Juan) et évoquer l’axe vocal avec quelques lieder." Pour les chanter, le chef a fait appel à nulle autre que la grande soprano américaine Barbara Bonney: "Elle est un peu une idole de jeunesse pour moi, explique-t-il; depuis l’adolescence que chacun de ses nouveaux enregistrements me fait quelque chose! J’ai eu la chance de la rencontrer à Salzbourg l’été dernier et on s’est, si je puis dire, liés d’amitié. Je lui ai donc demandé d’ouvrir notre saison, et elle a accepté!"
Après une petite "soirée tranquille" le lendemain de ce concert, le chef part en tournée dans l’île avec ses musiciens… et son clavecin! Un périple qui le mènera à travers différentes maisons de la culture montréalaises. "J’avais joué le Concerto brandebourgeois no 5 il y a trois ans, et je m’étais donné la part du lion avec la grande cadence qu’on y retrouve. Cette fois-ci, c’est simplement un rôle de continuo, mais je trouve important, une fois de temps en temps, de partager la musique avec les musiciens de l’orchestre avec le même point de vue qu’eux." Le chef dirigera aussi des oeuvres de Haydn et de Schumann dans ce concert donné quatre fois en autant d’endroits.
En décembre, Nézet-Séguin dirigera la musique de Claude Vivier à l’Orchestre symphonique de Philadelphie! "Ça me fait un grand plaisir de pouvoir jouer de la musique de chez nous, comme on le fera aussi à Rotterdam avec Pierre Mercure, mais dans le cas de Vivier, c’est à la demande expresse de Charles Dutoit!" Et en février 2010, on aura le plaisir de voir Yannick Nézet-Séguin diriger chez nous l’Orchestre symphonique de Rotterdam. On y reviendra!