Brian Blade : La métamorphose
Brian Blade accompagnera le saxophoniste David Binney dans une formule quartette. Le prétexte idéal pour s’entretenir avec le polyvalent percussionniste.
Antoine Léveillée
Photo : Megan Holmes
La venue du saxophoniste David Binney dans le cadre du Festival de jazz de Québec est pour nous l’occasion de nous concentrer sur le travail du batteur Brian Blade. Membre actif au sein du quartette de Wayne Shorter, sans doute la formation la plus prestigieuse de la scène jazz, Blade trouve aussi le temps nécessaire pour accompagner occasionnellement Bob Dylan, Joni Mitchell et Daniel Lanois.
Ce dernier n’est d’ailleurs pas étranger à la surprenante réalisation que Blade nous a offerte cette année. Son dernier album, Mama Rosa, nous révèle un auteur-compositeur-interprète accompli en plus d’un… guitariste. Décidément, le musicien natif de la Louisiane sait tout faire. "Peut-être pas tout! précise-t-il en riant. Mais je comprends que certaines personnes ont été surprises à l’écoute de ce disque. C’est une sorte d’extension des autres projets que le Fellowship Band et moi avons faits auparavant. Pour moi, c’était devenu une habitude d’écrire lors des tournées. On est toujours un peu seul avec soi-même dans ces circonstances. J’ai tenté de ne pas avoir de filtre dans mon écriture. D’être le plus honnête possible, en quelque sorte. Même chose pour la musique, je voulais qu’elle soit naturelle et spontanée. Je l’ai laissée venir sans rien y changer."
Convaincu par Lanois de se compromettre en studio dans cet exercice d’écriture, Brian Blade n’a pas tardé à faire appel à ses services. Le résultat est surprenant et plonge le batteur de formation dans un univers folk très intimiste. "Daniel et moi, on se connaît maintenant depuis longtemps, je sais ce dont il est capable. Il est surtout en mesure de me surprendre à tous les coups. À chaque prise qu’il va enregistrer, il y aura ce petit détail, totalement imprévu, qui donne tellement de profondeur à ses interprétations. Je savais que tout ce que j’avais à faire, c’était lui donner de l’espace. C’est agréable aussi de l’entendre comme musicien invité et comme soliste, à la guitare. Dans ses projets, il assume presque tout!"
À Québec, nous pourrons entendre le batteur, de nouveau plongé dans le jazz, au sein du quartette de Binney – complété par Craig Taborn (piano) et Eivind Opsvik (contrebasse) -, dans un répertoire pour le moins avant-gardiste qui laissera toute la place à sa science.
À écouter si vous aimez /
Wayne Shorter, Daniel Lanois, Cody ChesnuTT