Butthole Surfers : Surf and destroy
Musique

Butthole Surfers : Surf and destroy

Les Butthole Surfers reviennent momentanément de l’enfer juste pour vous y entraîner. Un rendez-vous à ne pas manquer au Pop Montréal!

Il est curieux de constater à quel point les Butthole Surfers sont peu connus chez les moins de 30 ans. Pourtant, ce groupe texan a probablement été l’un des plus bizarres, dangereux et dérangés des années 80-90 et, encore aujourd’hui, peu de formations "rock" ont atteint le degré de folie dans lequel baignait la troupe durant ses quelque vingt années de sévices.

De 1984 à 2001 (le groupe s’est formé en 1981), les Butthole Surfers ont fait paraître huit albums studio, tous plus barrés les uns que les autres, et particulièrement les cinq premiers, soit Psychic… Powerless… Another Man’s Sac (1984), Rembrandt Pussyhorse (1986), Locust Abortion Technician (1987), Hairway to Steven (1988) et piouhgd (1991). C’est durant cette courte et prolifique période que la bande au chanteur géant Gibby Haines, au batteur fou King Coffey et à l’ingénieux guitariste Paul Leary a été le plus loin dans l’excès. Ses spectacles étaient légendaires et souvent chaotiques. Peut-être quelques-uns se souviennent-ils de leur démentielle performance au Club Soda, alors que celui-ci était toujours situé sur l’avenue du Parc, vers 1988 ou 1989… Les stroboscopes super-puissants du début à la fin, les films débiles ou insupportables, la danseuse nue, le stage en feu… C’était l’époque où le groupe était réputé pour prendre du LSD avant ses concerts, entre autres. Est-ce toujours le cas aujourd’hui? "Bah, disons que c’est encore assez fou. J’aimerais te dire le contraire mais, récemment, notre chanteur s’est fait éjecter de la scène lors d’un concert à New York, on s’est fait courser par la police en Pologne… toutes sortes de trucs débiles, quoi. Je pense que c’est surtout notre chanteur qui est fou. Moi, ça doit bien faire une quinzaine d’années que je n’ai pas pris d’acide", rigole Paul Leary (aucun lien avec le célèbre apôtre du LSD Timothy Leary) au bout du fil. "Par contre, on a toujours autant de stroboscopes, de fumée et de films capotés… Mais on ne met plus le feu à la scène et on ne tire plus à la carabine dans le plafond!"

Ainsi, c’est soi-disant sur une base plus "saine" que les Butthole se sont reformés, et c’est la même gang que lors des années folles. "On a cessé de jouer pendant environ sept ans, on a tous fait nos trucs chacun de son côté puis on s’est retrouvés et on a eu du plaisir, donc on s’est dit: pourquoi ne pas recommencer pour un moment? Je pense qu’on avait besoin de s’éloigner de toute cette folie. Les dernières années du groupe ont été assez pénibles et les relations étaient très tendues. On joue avec la même formation qu’on avait durant une bonne partie des années 80 (Leary, Haines, Coffey, la percussionniste Teresa Nervosa et le bassiste Jeff Pinkus), mais sans la danseuse nue!" À ces mots, on demande au guitariste si le groupe présente toujours ce très difficile film sur un changement de sexe, celui que presque toute la salle est souvent incapable de regarder plus de 30 secondes sans gerber. "En fait, c’est un film sur la reconstruction du pénis d’un gars qui s’est blessé lors d’un accident dans une ferme. Donc, c’est un film avec une fin heureuse, mais il arrive qu’on le fasse jouer à l’envers, alors la fin est plus tragique!"

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