Moby : Moby mobile
Musique

Moby : Moby mobile

Moby aime brouiller les pistes. Un jour il est punk, l’autre DJ disco, et le suivant bricoleur de musique ambiante ou de trames sonores. Cette fois-ci, il nous revient avec Wait for Me, un nouvel album qui s’inscrit dans la mouvance de son hyper populaire Play.

Il faut admettre une chose en ce qui concerne Moby: ce n’est pas le genre d’artiste qui aime se répéter. Faites un rapide survol de sa carrière et vous remarquerez que le type a la capacité de se renouveler d’un album à l’autre, sans souci de savoir s’il plaira ou non. Alors que bien des musiciens se contentent de reprendre la même formule – particulièrement si elle est gagnante – tout au long de leur carrière, lui, Richard Melville Hall, aime oser, se remettre en question. Pas un disque de Moby ne ressemble au précédent, et c’est particulièrement vrai avec ce récent Wait for Me, qui ramène le musicien new-yorkais un peu plus près de son hyper populaire Play, mais bien loin des ambiances disco du Last Night paru un an avant. "Écoute, ça peut paraître simple, mais mon but est de faire la musique que j’aime, et je ne me suis jamais vraiment arrêté sur le genre de musique que je pouvais faire, avoue Moby. Je ne suis pas vraiment préoccupé par le succès que peuvent avoir mes albums; que j’en vende des millions ou seulement quelques-uns ne me dérange pas. Ma quête personnelle à la Don Quichotte est tout simplement de réaliser de la musique qui me plaît. Cela dit, c’est certain que c’est tentant de répéter le succès de Play car, honnêtement, c’est plaisant de faire un disque que presque tout le monde aime. Mais il y a trop de musique qui me plaît et que j’ai envie de faire. Je n’aime pas me répéter, j’ai cette étrange manie de me concentrer obstinément sur une seule chose. Peut-être que j’ai le syndrome d’Asperger, je sais pas", lance le bidouilleur avec un léger sourire dans la voix.

La tournée qui amènera une fois de plus Moby au Québec lui permet de jouer autant dans de très grandes salles que dans des lieux plus petits. "Cette tournée me permet de performer dans des salles plus intimes, comme de vieux théâtres, tout autant que dans des endroits qui peuvent recevoir de 50 000 à 60 000 personnes. Lors des plus gros concerts, je tends à jouer plus de hits, alors que dans les plus petites salles, c’est un peu plus expérimental. Mais ce qui me motive, c’est simplement d’être sur scène, peu importe le lieu. C’est juste le feeling qui est différent."

Finalement, que ce soit sur disque ou en concert, on ne sait jamais à quoi s’attendre de Moby! "En effet. C’est assez déconcertant pour moi, car je n’ai certainement jamais essayé d’être étrange. Vous avez des musiciens qui tentent désespérément d’être bizarres ou ésotériques, puis vous avez des gens comme moi qui essayent de faire de la bonne musique et qui, quelquefois, peuvent sembler étranges. Ça m’inquiète, car ça veut dire que je suis possiblement plus bizarre que je ne le crois!"

À écouter si vous aimez /
Luke Slater, Chemical Brothers, Underworld