Lemonade : Fricassée sucrée
Lemonade s’affiche avec une attitude particulière qui pousse aux débordements. Place à trois nostalgiques de l’électro.
Qu’est-ce qui peut bien pousser trois musiciens de la côte ouest à émigrer vers New York? Après s’être fait connaître à San Francisco, voici que les trois membres du groupe Lemonade tentent de conquérir la scène new-yorkaise à partir de Brooklyn. Une ville où foisonnent les artistes en tout genre. "Ça va faire presque un an bientôt, indique Callan Clendenin, chanteur au sein de la formation. San Francisco, c’était bien il y a cinq ans. Depuis les trois dernières années, j’ai l’impression que tout le monde s’en va. San Francisco est devenu inabordable, surtout pour un artiste. Vivre à Brooklyn, c’est différent. À San Francisco, on est vite le big fish de la baie! À Brooklyn, c’est impossible. Il y a beaucoup trop d’artistes de talent."
Maintenant pourvu d’un nouveau contrat de disques avec la maison Sunday Best, le trio voit son premier album éponyme à nouveau lancé sur les tablettes, un an après sa sortie initiale sur True Panther Sounds. Une seconde vie pour ce disque inspiré de la jungle, aux sonorités parfois arabisantes et mêmes latines. Un métissage surprenant qui nous donne une électro atypique et même épique. "La culture rave que nous avons connue était celle qui s’inspirait du mouvement punk. Tout se passait dans des petits endroits à San Francisco. C’était un peu plus hardcore comme ambiance. Les gens y dansaient, mais on y slamait aussi. On n’y voyait personne avec une suce dans la bouche ou encore des bâtons fluo… C’était une continuité du mouvement punk. Pour ma part, c’est ce qui m’a inspiré, plus que la scène techno conventionnelle."
Complété par Ben Steidel (basse) et Alex Pastermak (percussions), Lemonade songe au prochain disque, qui ne devrait pas tarder, et les trois comparses comptent bien en assumer une grosse part de la production. "Dans ma tête, ce groupe n’allait être qu’une expérience éphémère, se rappelle Clendenin. Notre premier show, nous l’avons fait après seulement quatre répétitions. Notre disque a été enregistré selon les mêmes standards. La plupart des idées nous sont venues alors qu’on était sur la scène et je suis encore surpris lorsqu’on achève l’écriture d’une chanson. À l’époque, je voyais Lemonade comme un projet artistique bien précis, qui faisait la synthèse de ce que j’appréciais comme musique."
À écouter si vous aimez /
Underworld, Happy Mondays et Hot Chip