Marie-Annick Béliveau : Adoptez un musicien – Marie-Annick Béliveau
Musique

Marie-Annick Béliveau : Adoptez un musicien – Marie-Annick Béliveau

Afin de souligner la Journée internationale de la musique et à l’invitation du Conseil québécois de la musique, Voir a adopté, cette année, la mezzo-soprano Marie-Annick Béliveau.

Originaire de Québec, la mezzo-soprano Marie-Annick Béliveau a d’abord joué du violon, avant de se tourner vers le hautbois. Elle explique: "Je voulais chanter dès l’âge de 13 ans, mais on m’a expliqué que ce n’était pas possible, alors il fallait que je fasse un instrument en attendant…" La jeune violoniste découvre qu’elle a un voisin, Philippe Magnan, qui est hautboïste (à l’époque, en 1984, il vient de remporter le Concours international de Toulon) et, attirée par cet instrument, elle abandonne le violon. "Ça m’a permis d’entrer au Conservatoire, où j’étais la seule hautboïste, alors j’avais du choix! Je pouvais jouer dans tous les ensembles, tous les répertoires, et c’est là que j’ai découvert la musique contemporaine. Et dès que j’ai eu l’âge d’auditionner en voix à McGill, j’ai laissé le hautbois." Cet instrument a quand même amené la jeune musicienne à développer un goût pour son ancêtre, la chalemie, un instrument qui lui a permis de se frayer un chemin aussi dans la communauté des musiques médiévales ("Ça a payé mon loyer pendant un bon bout de temps!").

Marie-Annick Béliveau a certes une préférence pour la musique contemporaine, mais elle a développé une grande polyvalence, et on la retrouve fréquemment au sein d’ensembles de musique ancienne, ou même dans le choeur, à l’opéra ou ailleurs: "J’aime ça chanter et je suis contente de le faire partout, explique-t-elle; je trouve ça miraculeux de pouvoir gagner ma vie en chantant. C’est presque seulement à Montréal que l’on peut être choriste un soir et soliste le lendemain; ailleurs, on est rapidement catégorisé, et l’un exclut l’autre."

C’est dans les camps musicaux qu’elle a développé sa passion, non pas en y apprenant à jouer de la musique, mais en y apprenant à devenir une musicienne. "Maintenant, je travaille au Camp musical de Lanaudière, et c’est plus que du travail, ça fait vraiment partie de ma vie. C’est là que j’ai découvert ce que signifie être musicienne, et c’est seulement dans ce genre d’endroit qu’on le réalise vraiment, même quand on apprend un instrument depuis des années!" Lorsque la jeune campeuse allait à un concert de l’Orchestre symphonique de Québec, elle retrouvait sur scène des musiciens qu’elle connaissait bien, ses profs, et aujourd’hui, ce sont d’autres jeunes campeurs qui viennent assister à ses concerts à elle. De ce côté-là, ils ont le choix!

Ce mois-ci, on pourra entendre la chanteuse lors du lancement d’Entre Belacqua et Nell, un disque de la compositrice Michelle Boudreau (le 14 octobre, 18 h, chez PRIM – www.primcentre.org). "C’est l’aboutissement de plusieurs années de travail avec elle, et ça se poursuit maintenant par un autre cycle." Par la suite, on retrouvera Marie-Annick Béliveau avec l’Ensemble Kore, dont elle est une membre active: "On a décidé d’offrir la coordination de la programmation de la saison à un membre de l’ensemble et, pour cette première fois, c’est à moi qu’échoit l’honneur. Nous aurons donc cette année un concert d’oeuvres de Stefano Gervasoni, un autre sera consacré aux musiques de Katia Makdissi-Warren et Cassandra Miller, mais le premier de la série, ce 30 octobre à la Chapelle historique du Bon-Pasteur, sera tout entier signé Bruce Mather." Ce dernier, un pionnier de la musique contemporaine d’ici qui participait au premier concert de la SMCQ en 1966, a célébré son 70e anniversaire en mai dernier. On retrouvera aussi la mezzo-soprano dans le grand événement de cette saison, la création par la compagnie Chants Libres du premier opéra de Gilles Tremblay, les 19, 20 et 21 novembre (Monument-National). "Ça, c’est énorme! On est 12 chanteurs, avec le NEM augmenté à 25 musiciens. Ce sera superbe." Ensuite, elle s’envolera pour l’Allemagne, où l’Orchestre de chambre de Munich l’invite à chanter Wo Bist Du, Licht! de Claude Vivier (sans doute après avoir entendu son enregistrement de 2002 avec la SMCQ, sous étiquette ATMA). À suivre!

www.marieannickbeliveau.com