Ian Kelly : Éternel optimiste
Ian Kelly présente sa pop-folk chaleureuse avec, sous le bras, un second effort qui transforme la noirceur en lumière.
Marie Hélène Poitras
Photo : M. Girard
L’automne dernier, Ian Kelly lançait un deuxième album intitulé Speak Your Mind, faisant son entrée dans les rangs de la prestigieuse écurie Audiogram. "Au départ, je n’en voulais pas, de label. Je ne projetais pas nécessairement de vivre de ma musique." Mais la nouvelle branche anglo semblait toute disposée à accueillir sa pop-folk acoustique aux accents électroniques. "J’ai réalisé qu’on ne cherchait pas à m’imposer quoi que ce soit, que j’étais libre de faire ce que je voulais."
Paix, confiance, sincérité: voilà ce qui se dégage de la musique d’Ian Kelly. Lorsqu’on porte attention aux textes – plutôt sombres -, le décalage surprend. Il est question d’amours troubles, de planète malade, de guerre… Quand le Montréalais aux origines irlando-gaspésiennes écrit "Wonderful Human", c’est de l’ironie. "Il n’y a pas de nuage noir au-dessus de ma tête. Si je m’y attarde un peu, le futur m’effraie. Mais en même temps, ce qui va arriver, on ne le sait pas, alors j’ose espérer les plus belles choses. Avec le temps peut-être que je vais finir par écrire des chansons joyeuses et réussir à trouver ça bon…? Mais peut-être aussi que c’est là que je sors mes démons et que c’est ce qui fait que je suis de bonne humeur."
Pour le sonorisateur du défunt Spectrum et du Théâtre Corona, la musique véhicule une intention, avant les mots: "Je ne veux pas que ce soit nécessaire d’assimiler les mots pour comprendre l’intention de la chanson. Pour moi, la voix est un instrument. Un instrument complexe."
Ian Kelly a brodé autour de ses mélodies des arrangements méticuleux, n’hésitant pas à bidouiller ici et là quand la chanson s’y prêtait ou à convier un quatuor à cordes dans son salon: "Je trippe autant sur les machines que sur la musique, ça m’a toujours intéressé d’y aller dans le détail sur ce plan, peut-être parce que j’ai beaucoup écouté King Crimson et Nine Inch Nails. La plupart des gens écoutent la musique à partir de mp3 mal encodés… J’ose espérer qu’il y en a encore qui prennent le temps d’écouter avec leurs écouteurs, les yeux fermés."
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