Richard Séguin : Noir de monde
Musique

Richard Séguin : Noir de monde

Richard Séguin convie autour de lui plus de 400 choristes pour une série de spectacles qui s’achève à Montréal en une soirée unique.

"C’est comme si tu es habitué à ta rivière et qu’on t’emmène vers le fleuve", lance Richard Séguin au bout du fil, émerveillé et gourmand, lorsqu’il évoque le cadeau de chanter avec autant de choristes. Inutile de dire qu’il ne s’est pas fait prier quand on le lui a proposé. Après un passage à Québec et au Saguenay, c’est au tour de Montréal. Frissons, magie, extraordinaire, tous les mots sont bons pour décrire cette grande réunion vocale.

Depuis quelques années, ce type d’événements semblent attirer les foules puisqu’on les multiplie avec succès: "Ça faisait longtemps que je devais le faire, mais ce n’était jamais le bon moment, j’étais en tournée", de déclarer Séguin calmement. Voilà un artiste serein, doux. Il a laissé ses camarades passer devant lui. Récemment, c’est le trio Lavoie/Rivard/Piché qui s’essayait au chant choral. Les grands noms de la musique d’ici y font tous un saut.

Séguin s’est bien préparé pour la fiesta: "J’ai choisi mes chansons les plus lyriques." Et quand on connaît le solide répertoire de l’artisan, on ne craint pas, il a dû en trouver quelques-unes.

L’équipe de Séguin a confiance en ce projet puisqu’un disque est déjà prévu avec l’enregistrement de ces soirées. Alors qu’un Daniel Lavoie et le grand choeur est sorti récemment en CD, il va falloir patienter quelques mois pour se procurer le Séguin.

En attendant, le chanteur ne tarit pas d’éloges au sujet du projet hommage à Gaston Miron auquel il participe: "Écoute, la poésie de Miron, le talent de compositeur de Gilles Bélanger… Je pense qu’il a une réserve pour faire trois albums!" Le spectacle des Francos sera présenté de nouveau en novembre à Québec et Montréal. Un volume 2 pourrait voir le jour sur disque, mais pas nécessairement avec les mêmes artistes.

N’insistons pas pour en connaître le détail, lui-même n’est pas au courant. Il prend les choses comme elles viennent, en suivant le courant, confiant en ses forces. Il se remet peu à peu à l’écriture de nouvelles chansons. Lettres ouvertes, son dernier opus studio, date déjà de 2006. Il semble n’en avoir cure: "Je fais le ménage dans mes papiers, je débroussaille. Je m’y remets tranquillement."

Un de ses meilleurs disques, Solo (2003), est en vente depuis quelques mois sur iTunes, mais il n’en connaît pas les chiffres de vente: "Je ne pense pas vendre beaucoup d’albums sur Internet." Peut-être est-ce une affaire de génération, que son public n’en est pas là? Solo est aussi vendu aux concerts.

Qu’importe. Richard Séguin poursuit son chemin, racontant la vie de ce continent, la grandeur de l’Amérique. À la Place des Arts, il le fera encore, seul devant et derrière une marée humaine. Certains chanteront, d’autres applaudiront. Ce sera noir de monde.

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