Violons du Roy : Violons en fête
Musique

Violons du Roy : Violons en fête

Andreas Scholl et Hélène Guilmette participent aux célébrations entourant le 25e anniversaire des Violons du Roy.

La rencontre entre Hélène Guilmette et Andreas Scholl remonte à l’année 2004. La soprano québécoise participe au Concours musical international Reine Elisabeth de Belgique à Bruxelles et le contre-ténor allemand est membre du jury. "Ce fut une expérience intéressante… En fait, après ce concours, j’ai décidé de ne plus être membre d’un jury, admet-il en riant. Mes collègues étaient très corrects. Il y avait des superstars de l’opéra aussi, dont la soprano Joan Sutherland. Tout ça était très impressionnant. Moi, j’étais l’un de deux membres spécialisés en musique ancienne. Cette année-là, c’est la Polonaise Iwona Sobotka qui a remporté le premier prix. Elle est très bien elle aussi, mais j’ai été déçu pour Hélène (qui a récolté le deuxième prix). À mes yeux, c’était la seule qui était convaincante autant dans le répertoire romantique que dans le baroque."

Peu importe l’issue de ce concours, Andreas Scholl, dont la carrière internationale est à la hauteur de celle menée par l’Américain David Daniels, allait se souvenir de la soprano. "Deux ans plus tard, je planifiais l’enregistrement du disque Il Duello Amoroso et je l’ai appelée pour qu’elle vienne enregistrer un duo avec moi, se rappelle-t-il. Depuis ce temps, on se rencontre sur la scène en récital et sur disques." Dont ce dernier consacré à Haendel, intitulé Ode pour l’anniversaire de la reine Anne, qui a paru cette année. Le même compositeur qui sera au programme de ce concert des Violons du Roy qui présentera, entre autres, les opéras Rinaldo, Alcina et Rodelinda ainsi que le duo Il Duello Amoroso qui a permis leur première rencontre en studio. "Elle n’est pas une "diva". Elle a un sens de l’humour incroyable et nous avons du plaisir. Ça, c’est enrichissant."

Ce qui amène le contre-ténor à avoir quelques réserves sur l’importance accordée à tous ces concours qui dominent l’univers de la musique classique. "L’un de mes anciens professeurs s’est fait offrir un poste très prestigieux à titre d’expert en art vocal au sein d’une association qui fait une sélection exceptionnelle, en Suisse, parmi plusieurs conservatoires européens. Il a refusé. J’ai été très surpris et je lui ai demandé pourquoi il avait décliné cet honneur. Sa réponse a été simple: le chant ne peut pas s’évaluer avec des points. Par la suite, on m’a proposé de participer à un autre jury, à Dresden, et je leur ai plutôt offert de donner une classe de maître. Je crois que c’est beaucoup plus profitable pour les étudiants, et pour moi aussi."

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BERNARD LABADIE AU MET

Le chef d’orchestre Bernard Labadie nous revient de New York gonflé à bloc pour célébrer le 25e anniversaire des Violons du Roy. Il y faisait ses débuts au Metropolitan Opera, où il a dirigé La Flûte enchantée de Mozart à la fin septembre. "Pour moi, il y avait une nervosité qui était plus grande que d’habitude, nous a-t-il confié après la première. C’est une grosse machine." "Je viens d’un monde musical différent, ajoute-t-il. Mais les musiciens se sont pliés à mes demandes avec beaucoup de facilité. C’est un orchestre très polyvalent. Il touche à tout et il a une souplesse phénoménale."

À écouter si vous aimez /
James Bowman, René Jacobs, Daniel Taylor