Les 57 : Pour une dernière fois
Musique

Les 57 : Pour une dernière fois

Le temps d’un spectacle, le groupe mythique Les 57 viendra clore à tout jamais un chapitre de l’histoire du rock saguenéen.

C’est en dégustant un plat de crudités que le chanteur Bruno Rodéo, maintenant reconverti en phénomène de la nouvelle vague country, s’est entretenu avec nous. Dans une autre vie, Bruno a joué un rôle marquant sur la scène rock du Saguenay alors qu’il a été successivement leader des formations Les Revolvers ainsi que Les 57.

Une carotte à la main, il nous raconte: "On se rend compte que ce qui était vraiment le fun, c’est qu’au début, on n’avait pas fait le groupe pour que ça pogne. Ça a commencé que j’étais chez Sylvain pis on gossait sur des instruments. Un moment donné, Nic a embarqué sur le drum même s’il ne savait pas en jouer pis là, on a joué des vieilles tounes des Revolvers. On a refait ça quelques fois pis on a fini par se monter des compos. On faisait ça parce qu’on avait du fun, parce que c’était complètement pas compliqué. C’était tout le temps du rock super simple."

En peu de temps, le trio, qui comprend Sylvain Martel à la basse et Nicolas Hudon à la batterie, s’est constitué une base très considérable de fans au Saguenay. Pour dire vrai, Les 57 et salles vides n’ont jamais fait bon ménage. Alors que tout semblait possible, la formation est disparue sans crier gare. Les années ont passé et si Les 57 ont décidé de refaire surface pour une toute dernière fois, c’est en réponse à une invitation d’un autre groupe influent du Saguenay, Les Dérailleurs, qui lui aussi fera son chant du cygne. Maintenant établis à Montréal, les membres des Dérailleurs ont donné vie à une multitude de projets tels que Les Vautours, Sweetheart Sebastian et Jesuslesfilles. Comme quoi le rock finit toujours par nous rattraper d’une façon ou d’une autre.

Il est évident que de préparer un dernier tour de piste après toutes ces années implique une certaine charge émotive. C’est ce qu’on ressent à la lumière des propos de Bruno: "On a commencé à jammer pis on était rouillés parce qu’on avait mis ça de côté dans nos tiroirs de la mémoire. Le genre de tiroir que tu ne ressortiras plus parce que c’était fini. Une chance qu’on était trois pour se rappeler les tounes! L’autre fois, on répétait pis après je me suis rendu compte que c’est triste. On réalise que c’était le fun pis on replonge dans ce temps-là."

Toutefois, oubliez les élans nostalgiques baignés de larmes, Les 57 ont l’intention de profiter de ce dernier moment afin de strictement s’amuser. À cet effet, Bruno nous explique ce qu’il anticipe: "Je le sais que j’en ferai pus ben gros du rock de même. Ça va vraiment être la fin d’une époque pour moi. Quand on faisait des shows pis que le public embarquait pis criait toutes les paroles… là, ça va être ça mais fois 10. Ça va être le dernier et ça va être vraiment spécial. On va rocker à l’os pis tout donner ce qu’on a. On va prendre tout ce que le public a à nous donner."

À écouter si vous aimez /
Téléphone, Les Vautours