Metric : Unité de démesure

La popularité de Metric ne se dément pas. En cette ère de zapping musical, où les groupes le moindrement à la mode vont et viennent au rythme des tendances, la formation torontoise a réussi à s’imposer et à maintenir sa cote d’amour auprès d’un public en général guère fidèle. La pop new wave du combo mené par la charismatique Emily Haines ne révolutionne pourtant pas le genre. Alors, qu’est-ce qui explique ce succès? "Je pense que les gens nous aiment parce qu’on est sincères. Certains font de la musique juste pour être célèbres et faire de l’argent alors que nous faisons ça tout simplement pour le plaisir. Nous avons su rester fidèles à nos objectifs et continuons à faire de la musique avec le même esprit qui nous animait quand on a commencé il y a une dizaine d’années. Ce n’est pas un travail, c’est bien trop le fun pour appeler ça ainsi", rigole la jolie chanteuse tout juste descendue de l’avion qui ramène le groupe d’une première tournée en Australie. "Je ne nous considère pas chanceux d’en être rendus là et de pouvoir ainsi vivre de notre musique et voyager, je pense que c’est bien plus le résultat du travail et du talent que de la chance. Je ne crois pas en la chance, peut-être parce que je n’en ai jamais eu. Par contre, nous avons fait certaines rencontres déterminantes et nous sommes reconnaissants envers tous ces gens qui nous ont aidés et ont cru en nous."

MÈTRES DE LA POP

Depuis la récente aventure solo de la demoiselle, Emily Haines & The Soft Skeleton, plusieurs croyaient que Metric était rendu sur ses derniers milles. Avec la parution de Fantasies en avril dernier, les fans ont cessé de retenir leur souffle. Ce quatrième album propose la même formule électro-pop préconisée par le groupe depuis ses débuts, mais d’une manière un peu plus élaborée. "Nous aimons penser que chaque nouvel album est plus réussi que le précédent. Sur Fantasies, l’instrumentation est davantage élaborée et, oui, je dirais que mon travail en solo a possiblement influencé certains aspects de notre nouveau disque", acquiesce Emily Haines.

Avec une histoire qui va de Montréal à Toronto, en passant par Brooklyn et Londres, et des membres aux provenances diverses – Emily Haines est née à New Delhi en Inde, James Shaw est né en Angleterre et Josh Winstead et Joules Scott-Key sont Américains -, Metric est-il réellement un groupe canadien? "J’ai grandi au Canada et James aussi, précise la chanteuse. Quant à Josh et Joules, ils sont Canadiens mais à temps partiel… Metric s’est développé à Toronto et nous n’y serions pas arrivés sans l’aide que nous avons reçue des différents programmes fédéraux et provinciaux. Donc, le Canada a joué un grand rôle dans notre carrière. Je ne pense pas, par contre, que nous ayons un son canadien, d’ailleurs en existe-t-il un? Cela dit, de plus en plus d’artistes canadiens sont reconnus à l’étranger et j’en suis fière!"

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