Cuff the Duke : Les hommes des hautes plaines
Musique

Cuff the Duke : Les hommes des hautes plaines

Cuff the Duke vient défendre son dernier opus lors d’une rare visite à Québec, entouré des compatriotes Julie Doiron et Herman Dune pour une soirée folk-rock.

Cuff the Duke ne navigue peut-être pas dans les eaux les plus commerciales au pays, mais le groupe a néanmoins l’avantage de poursuivre la riche tradition de la scène folk-rock canadienne. Depuis le début de la décennie, le band originaire d’Oshawa, formé de Wayne Petti, Paul Lowman, Dale Murray et Corey Wood, trace inlassablement son sillon dans ce registre avec une réelle passion qui a de plus en plus forcé les comparaisons avec Blue Rodeo et même Neil Young. C’est ce que l’on ne peut s’empêcher de ressentir à l’écoute de son quatrième et plus récent album, Way Down Here, paru il y a quelques semaines à peine. Instantanément, on reconnaît les origines de cette musique sortie tout droit des plaines, hantée de façon récurrente par une steel guitar inquiète, à laquelle viennent toujours se joindre de bonnes grosses envolées plus senties et intenses.

Les comparaisons avec Blue Rodeo ont d’ailleurs pris tout leur sens sur Way Down Here, puisque le co-leader du fameux groupe, Greg Keelor, y agissait en tant que producteur. Une rencontre qui remonte à quelques années, alors que Cuff the Duke jouait en première partie de Blue Rodeo. Les musiciens ont dû mutuellement s’apprécier puisque Keelor invitait peu après Wayne Petti et sa bande à venir enregistrer leur prochain album dans son studio personnel. Une invitation qui a visiblement eu son effet, précise le chanteur et guitariste Wayne Petti. "Nous nous sommes vraiment bien entendus avec Greg. Il ne nous avait invités qu’à venir faire un tour et finalement, tout s’est passé très vite: en 11 jours, nous avions enregistré 13 chansons! Et le plus intéressant est que nous avons tout fait à l’ancienne, sans ordinateur, seulement sur ruban. C’était une première pour nous de travailler uniquement de cette façon; il n’y avait aucune tricherie possible et ça donnait une touche très réelle à l’ensemble!"

Même si on peut affirmer que le groupe avait déjà développé sa propre touche à l’époque de son album éponyme (le deuxième) en 2005, on sent que Wayne Petti a particulièrement apprécié le travail effectué sur Way Down Here et les résultats qui en ont découlé. "Déjà au départ, nous voulions quelque chose de plus organique et de plus naturel. Nous voulions aussi depuis longtemps enregistrer de façon très directe; le faire aussi rapidement nous a rapprochés en tant que groupe, car nous avions beaucoup moins droit à l’erreur. Notre devise est devenue "Un pour tous…" à ce moment! Aussi, nous savions que Greg excellait à installer et à capter les petits moments qui font la différence. Il ne travaille pas en fonction de la perfection, mais agit plutôt en tant que guide. Tellement que nous n’avons eu aucune divergence d’opinions sur notre travail. Je peux dire que ç’a été une excellente expérience!"

À écouter si vous aimez /
Blue Rodeo, Hayden, Neil Young