L’Orchestre d’hommes-orchestres : La physique waitsienne
L’Orchestre d’hommes-orchestres vous invite dans un monde où tout se conjugue: celui de Tom Waits, dont il fait la trame sonore.
L’Orchestre d’hommes-orchestres n’est pas un groupe qui rend hommage à Tom Waits. N’y cherchez pas un sosie du chanteur américain. Vous n’y trouverez pas non plus d’interprétations fidèles aux chansons originales. Ce quatuor inventif et iconoclaste "joue" à Tom Waits. "On ne s’impose pas des enjeux de reproduction, indique Simon Elmaleh. C’est plus une traduction sonore."
"Le mot prétexte convient bien pour décrire ce projet, constate Simon Drouin. Tow Waits, c’est un prétexte pour essayer des choses qui nous intéressent. Au théâtre, quand c’est écrit de A à Z, tu es happé par le contenu et ça détermine la forme du spectacle. Là, le contenu y est, mais on fait par exprès pour se concentrer sur d’autres choses."
Polyvalents et bricoleurs, les musiciens recherchent des sonorités particulières et tentent aussi d’imposer une image singulière à leur musique. En ratissant les brocantes et en dénichant des objets insolites, L’Orchestre d’hommes-orchestres a développé une esthétique qui lui est propre et qui nous plonge dans un univers où toutes les interprétations sont permises.
"Au départ, on joue de la musique. Par la suite, c’est par instinct qu’on choisit de frapper sur une casserole, par exemple. Il nous est venu aussi cette idée de la "machine". Celle où chacun d’entre nous se retrouve dépendant de l’autre pour jouer de son instrument. Je me mets un casque avec un bâton fixé dessus sur la tête et c’est l’autre qui doit tenir la "chose" qui sert de caisse de résonance. Si la personne n’est pas au bon endroit au bon moment, tout déraille." "On est tous des opérateurs de la machine", enchaîne Simon Elmaleh.
"Je pense que peu importe où on va jouer, ce sera déstabilisant pour les gens, conclut Bruno Bouchard. On peut faire rire, mais il y a aussi la profondeur des textes de Tom Waits qui fait partie du show. Visuellement, on respecte aussi la richesse d’une image et l’impact qu’elle peut avoir. L’image, elle parle d’elle-même."
À voir si vous aimez /
La voix de Tom Waits, l’audace de John Zorn, la guitare de Marc Ribot
NEW CACKLE SISTERS
Lors de son dernier passage à Montréal, l’Orchestre d’hommes-orchestres était accompagné sur scène des New Cackle Sisters, un duo aux techniques de yodle renversantes. Sorties tout droit du film Les Triplettes de Belleville avec leurs costumes d’antan et leur esprit jazz et bluegrass, les New Cackle Sisters peuvent aussi bien chanter des airs de country classique que caqueter une série d’onomatopées semblable à un cri d’animal. Ludique et rafraîchissante, l’aventure poétique du combo demeure en tout temps accessible et intelligente. En plus d’épauler à nouveau l’Orchestre d’hommes-orchestres du 28 au 30 octobre, les New Cackle Sisters tiendront la vedette lors de concerts aussi présentés à l’Usine C du 3 au 5 novembre; trois spectacles où les rôles seront inversés puisque ce sera au tour des membres de l’Orchestre d’hommes-orchestres d’y jouer les accompagnateurs. (O. Robillard Laveaux)