Roberto López : La complainte de Panamérique
Musique

Roberto López : La complainte de Panamérique

Le Roberto López Project revient, quatre ans et mille concerts plus tard, avec un nouvel album plus corsé, organique et mature. Le tout arc-bouté sur le thème du panaméricanisme.

"On va jouer la totalité du nouveau disque, du début à la fin, avec tous les musiciens qui ont participé à l’enregistrement." Roberto López n’en démord pas, et son objectif pour le lancement de son deuxième opus, Soy Panamericano, est on ne peut plus précis.

Arrivé de Colombie voilà une quinzaine d’années, le guitariste et meneur est resté fidèle à son image. Celle d’un "tripeux" de musiques du Sud doublé d’un battant infatigable. Toujours prêt à sauter sur sa bicyclette pour voler vers la prochaine gig. On le sent d’ailleurs plus enthousiaste que jamais pour son nouveau bébé.

"Le premier disque était un laboratoire d’explorations avec un côté urbain, des combinaisons de rythmes et beaucoup de boucles sonores. Cette fois, je n’avais plus envie de remonter sur scène avec des échantillonneurs et des machins électroniques pour tenter de reproduire le studio. J’avais le goût d’un album qui sonne exactement comme le band quand on joue."

Quelques légers remaniements au sein de cette formation qui avait conclu le premier album Que pasa? en 2005; le plus important étant l’arrivée, aux cuivres, de Joel Miller, un transfuge du Nouveau-Brunswick qui s’est imposé à Montréal comme un jazzman important. Dans le nouveau "Project", Miller joue du ténor, du soprano et même de la clarinette. Le chef d’orchestre l’avait déjà invité dans son Grupo Azucar.

"Mon saxophoniste Marcello Nascimento était retourné au Brésil et j’ai eu l’idée de rappeler Joel. Il connaissait le jazz latin et la cumbia, ainsi que les autres sonorités colombiennes. Ça l’a tout de suite branché."

L’autre aspect intéressant sur ce disque, c’est le thème sous-jacent du panaméricanisme qui le traverse de bout en bout. Pas la doctrine du guerrier Simon Bolivar qui a libéré le continent du joug des Espagnols mais plutôt une notion d’appartenance géographique et un respect des Premières Nations qui s’étend du Québec à la Terre de Feu.

"En Colombie, on a vraiment l’influence de trois cultures: africaine, espagnole et amérindienne. Il faut respecter l’héritage autochtone. Voilà pourquoi j’ai orné la pochette de pictogrammes qui proviennent d’une vieille grotte près de Bogota."

Roberto López Project
Soy Panamericano
(Cururamusique / Select)

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