Kevin Thompson : Oser faire différent
Musique

Kevin Thompson : Oser faire différent

Un peu plus d’un an après la sortie de son premier album, Kevin Thompson vient enfin nous rendre visite deux fois plutôt qu’une!

Bien que son premier album soit apparu dans les bacs des disquaires en juin 2008, il reste que Kevin Thompson n’est pas né de la dernière pluie. Dix ans auparavant, l’auteur-compositeur-interprète originaire de Baie-Comeau était promis à une carrière très intéressante. Raflant un concours après l’autre au sein de la formation Eurêka, Thompson filait tout droit vers la gloire. Le chanteur a toutefois dû prendre un temps d’arrêt de quelques années en raison de problèmes de santé.

Serein et empreint de sagesse par rapport à ce détour imposé par la vie, Thompson nous explique: "Comme j’avais un bras qui n’était pas vraiment fonctionnel, il y avait des accords très simples que je n’étais même plus capable de faire à la guitare. Dans ce temps-là, tu dois sortir de ta zone de confort et explorer vers des trucs différents. C’est comme ça que j’ai composé la majorité de mon premier album."

Mais une telle période durant laquelle on ne peut être actif a aussi son lot d’angoisses: "Il y a des gens qui me disent des fois que certaines de mes chansons ont un petit quelque chose de Karkwa ou de Malajube, mais bien avant mes problèmes de santé, je m’étais développé un son dans lequel j’avais du plaisir à évoluer. Donc quand j’étais en break et que j’ai vu cette vague de groupes arriver, je me disais "fuck" et je me sentais dépassé par la situation."

À la différence de plusieurs artistes émergents, Thompson a préféré collaborer avec un producteur moins connu plutôt que de profiter de la possibilité de travailler avec de grands noms prestigieux du milieu: "Lorsque j’ai connu Loïc Thériault, on a immédiatement eu envie de faire quelque chose ensemble et j’aimais déjà son côté un peu expérimental. Je voulais que mon premier disque sonne comme du Kevin Thompson et non comme tous les premiers albums des autres artistes. Je voulais que les voix soient un peu plus en arrière et après coup, je peux me dire que c’est un peu comme mon Kill ‘Em All à moi. On a enregistré cet album avec les moyens du bord, mais les limites, dans la création, c’est souvent très payant."

Pour la suite des choses, Kevin Thompson est déjà bien avancé dans l’écriture de son deuxième disque et il compte bien que celui-ci lui permette de s’installer davantage dans le paysage musical. Il songe aussi à retravailler avec le producteur Loïc Thériault (Misteur Valaire, La Patère Rose), qui est de plus en plus en vogue: "Cette fois-ci, je souhaite faire quelque chose d’un peu moins lo-fi et il se peut que je m’occupe d’y jouer de tous les instruments. J’ai une façon d’entendre ou de voir la musique et tu as beau travailler avec le meilleur baseman du monde, il arrive que tu sois le seul à pouvoir rendre ce que tu as dans la tête. Je pense au plaisir qu’on a eu à faire le premier et j’ai déjà hâte au deuxième!"

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