Jouer dans le trafic : Embouteillage de talent
Culture Mauricie a convié six artistes de la relève, soit Dan Lemay, Daniel Morissette, Michael Petiquay, Baptiste Prud’homme, David Robert et Ingrid St-Pierre, à Jouer dans le trafic.
Tous six sont jeunes, talentueux et enthousiastes. Venant d’un peu partout en Mauricie, ces musiciens ont déjà commencé à faire leur marque de diverses façons mais, dans la plupart des cas, ils ne sont pas encore arrivés au stade où ils pourraient s’offrir une tournée de certaines des plus belles salles de la région. Or, c’est justement ce que Culture Mauricie les a invités à faire en novembre, mois pendant lequel les six artistes vont tour à tour se partager la scène de la Maison de la culture de Trois-Rivières, du Centre des arts de Shawinigan et du Complexe culturel Félix-Leclerc de La Tuque.
Retenue en France par une série de spectacles, Fabiola Toupin, la directrice artistique du projet, n’a pas pu assister à la conférence de presse. David Robert, qui joue avec elle depuis plusieurs années, était d’ailleurs absent pour la même raison. Nous avons toutefois pu nous entretenir brièvement avec les cinq autres auteurs-compositeurs-interprètes en vedette dans Jouer dans le trafic, chacun desquels envisage avec bonheur les trois représentations de ce concert collectif qu’ils s’apprêtent à donner.
"Ça va être encore plus plaisant parce qu’on va avoir trois expériences complètement différentes, j’imagine, selon le public de chaque ville", confie Ingrid St-Pierre, qui nous touche à tout coup lorsqu’elle chante ses compositions en s’accompagnant au piano. "Pendant les spectacles, chacun va faire ses chansons, mais aussi jouer sur celles des autres. On a eu une répétition dernièrement et c’était vraiment un gros jam, on jouait tous ensemble, j’ai adoré ça! Je pense que ça va paraître aussi sur scène qu’on s’amuse."
"On puise dans le répertoire de chacun puis on s’accompagne entre nous, donc ça donne des versions réinventées de nos chansons", ajoute Dan Lemay, qui mène une carrière solo en plus de jouer dans plusieurs groupes, dont l’Empreinte Galactique, Renzo!!, La Menor Idea et Horloge Grand-Père. "Je suis bien content aussi qu’on puisse se produire dans ces grandes salles, poursuit le Bonifacien. Pour moi qui ai fait du club pendant 10-15 ans, c’est la grosse Cadillac! C’est sûr que c’est une étape qui m’aide dans mon cheminement, de franchir le stade du bar, puis de faire valoir ma création plutôt que des reprises."
Daniel Morissette, qui n’a pas encore enregistré d’album mais qui joue ses compositions dans les bars et cafés de Trois-Rivières depuis une dizaine d’années, abonde dans le même sens: "Jouer dans le trafic, ça va nous donner une grande visibilité, c’est fantastique. Plutôt que d’aller à Montréal et de dire que c’est là que ça se passe, j’aime ça qu’on s’unisse ici en Mauricie, qu’on se dise que si on fait des spectacles ensemble, si on mêle nos chansons et nos compétences de musiciens, c’est quelque chose qui sera enrichissant, pour nos carrières respectives et pour la culture en Mauricie. On est capables de faire quelque chose de qualité et on va le montrer!"
Les trips de gang, Baptiste Prud’homme connaît ça. Seulement cette année, on a notamment vu le chansonnier de Grandes-Piles partager la scène avec Fabiola, David et Daniel lors du spectacle de la Fête nationale à Trois-Rivières, avec Ingrid et d’autres artistes de la relève lors de la soirée d’ouverture du FestiVoix, ainsi qu’avec Dan et ses amis musiciens dans le cadre de la Carte blanche que lui a accordée le Centre des arts de Shawinigan en septembre. "Le fait de se regrouper entre artistes et de faire des spectacles collectifs, c’est de quoi qui est bien valorisant et stimulant, affirme Baptiste. On est bien contents que Culture Mauricie et les centres culturels de la région nous offrent ça."
Enfin, pour plusieurs, une des découvertes les plus intéressantes des spectacles sera Michael Petiquay, qui représente la ville de La Tuque et la communauté atikamekw de Wemotaci. "Ça fait six ans que je fais de la musique, tous les jours je joue. Je chante en atikamekw, en innu et en français", explique-t-il, avant de vanter l’esprit de communauté de Jouer dans le trafic. "Faut qu’on partage tout ce qu’on sait, tout ce qu’on peut s’offrir pour mettre encore plus de son dans notre musique. J’aime travailler avec eux autres, c’est tellement beau… Ça me donne des "chicottes"!"