You Say Party! We Say Die! : They say… live!
Musique

You Say Party! We Say Die! : They say… live!

You Say Party! We Say Die! sort d’un passage à vide avec un troisième album inspiré. Une résurrection miraculeuse.

Après la sortie de l’album Lose All Time, en 2007, le groupe dance-punk de Colombie-Britannique You Say Party! We Say Die! a bien failli connaître son Waterloo. Engagés dans une tournée gigantesque, qui a duré presque plus d’un an, les cinq membres de la formation se sont retrouvés en face d’un précipice. Il s’en est fallu de peu que la chute soit brutale et fatidique.

Une pause s’imposait pour la chanteuse Becky Ninkovic et ses collègues Krista Loewen (claviers) et Stephen O’Shea (basse), les membres fondateurs de la formation maintenant complétée par le guitariste Derek Adam et le batteur Devon Clifford. C’est ce qui a justifié la période d’accalmie et la sortie d’un disque-compilation intitulé Remik’s Cube ayant précédé cette nouvelle production intitulée XXXX, qui confirme un retour en force.

"Nous avons fondé ce groupe alors que nous étions encore très jeunes et nous n’avions aucune idée de ce qui nous attendait, se rappelle la chanteuse. À l’époque, c’était un geste réactionnaire de notre part. Ça fait maintenant cinq ans que nous sommes ensemble. Avec toutes ces tournées, nous avons beaucoup appris. Disons qu’on sait maintenant ce qui marche et ce qui ne marche pas. Nous sommes beaucoup plus attentifs les uns envers les autres, on se garde en forme et en santé… Disons que c’est une discipline que nous avons apprise à la dure. Nos débuts sur scène ont été intenses…"

"Cette pause a été très bénéfique, renchérit-elle. On s’est donné le temps de respirer et d’être dispos avant de se réunir et de composer de nouveau. On ne voulait plus de pression, plus de deadline… C’est une façon de travailler que nous voulions à tout prix éviter."

L’interprète semble moralement plus en forme que jamais et en pleine possession de ses moyens. Avouant sans réserve qu’elle était au bout du rouleau il y a à peine un an, elle nous décrit avec sagesse cette retraite qu’elle s’est accordée, loin du groupe et de toute distraction. "Il fallait que je me retrouve, explique-t-elle. J’étais complètement perdue et ce fut un long processus. Par contre, durant cette mini-retraite, j’ai aussi travaillé avec une spécialiste du chant pour placer ma voix. Pour moi, elle est presque devenue un gourou!" constate-t-elle en riant.

Un apprentissage spirituel aussi, très enrichissant pour l’artiste, et qui a porté fruit à en croire le son d’ensemble que nous entendons sur XXXX, dont le credo émotif souligne une maturité acquise. "En chantant à l’intérieur d’un groupe qui joue aussi fort, c’est inévitable… on se laisse influencer par toute cette énergie, toute cette adrénaline, et on en fait trop. Maintenant, j’ai trouvé l’équilibre, je reste connectée avec moi-même et, aussi, je m’accorde des zones de liberté lors desquelles je peux me laisser aller. Disons qu’avec le début de cette tournée, après tout ce travail accompli, c’est très gratifiant pour moi de constater le résultat. Et c’est ça la vie. On apprend, on change, et on espère que ce soit pour le meilleur."

À écouter si vous aimez /
Yeah Yeah Yeahs, Siouxsie and The Banshees, Elastica