Priestess : Liberté 666

Il y a un livre à écrire sur Priestess. En six ans d’existence seulement, le groupe a enregistré des albums à New York et Los Angeles, vécu un divorce en règle avec la major du disque MCA / Sony, vu plusieurs de ses pièces reprises dans des jeux vidéo (dont Guitar Hero III) et séries télé (dont Entourage), en plus de partager les planches avec des figures importantes de la scène métal mondiale (Megadeth, Motörhead, Voivod, Anthrax, Mastodon).

"Je serais menteur si je ne te répondais pas que c’est l’apparition de nos pièces dans des téléséries et jeux vidéo qui a eu le plus d’impact sur notre succès", lance le guitariste Dan Watchorn, celui qui ressemble à Jésus. "Mais en même temps, je crois que ce sont nos nombreuses tournées qui ont bâti la réputation de Priestess. Sans ces années de dur labeur, pas de Guitar Hero, pas d’Entourage… Les gens ont aimé nous voir en spectacle, c’est comme ça qu’on a trouvé nos contacts."

Parmi ces contacts, il y avait jusqu’à tout récemment le numéro de la compagnie de disques MCA qui a lancé Hello Master aux États-Unis en 2006. Le label devait commercialiser la suite, Prior to the Fire, paru le mois dernier chez Indica au Québec, jusqu’à ce qu’un conflit éclate avec les musiciens. S’ensuivit une rupture semblable à celle vécue par Wilco avec Reprise / Warner dans le documentaire I Am Trying To Break Your Heart. "Il n’y a pas eu autant de tensions au sein du groupe, mais l’histoire de Wilco et la nôtre se ressemblent. Pendant plusieurs mois, nous envoyions de nouvelles pièces à MCA qui nous demandait toujours de les retravailler sous prétexte qu’ils cherchaient un hit. Après nous avoir donné le feu vert pour enregistrer à Los Angeles, ils ont refusé de sortir le disque. Ça a pris du temps, mais tout s’est arrangé. Ils nous ont libérés tout en nous laissant partir avec le nouvel album pour lequel ils avaient payé."

À l’écoute de Prior to the Fire, on a du mal à comprendre le raisonnement de MCA puisque le disque recèle de petites bombes dans lesquelles Priestess délaisse le stoner rock pour un métal plus progressif. "Ces gens-là ne pensent pas à la musique, mais à l’argent", analyse Dan. "Nous ne cherchions pas vraiment à nous distancier du stoner rock, je crois que l’album reflète simplement nos influences. À cause de Mikey (Heppner, chanteur-guitariste) qui adore Yes, Gentle Giant et Frank Zappa, on a écouté beaucoup de musique progressive dans le camion de tournée. Composer l’album en groupe nous a aussi permis d’accoucher d’arrangements plus complexes."

Reste maintenant à défendre le compact sur scène.

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Le vieux Metallica, Voivod, Mastodon