Akousma : Le son dans tous ses éclats
Musique

Akousma : Le son dans tous ses éclats

Nicolas Bernier, directeur artistique de la série Akousma, propose un menu copieux et varié pour ce mini-festival du son électroacoustique.

Huit concerts, quatre séances d’écoute, trois projets musique/danse, deux lancements de disque, deux salles, plusieurs créations, premières et conférences; pour la deuxième édition d’Akousma qu’il pilote (qui commençait le 18), Nicolas Bernier a mis les bouchées doubles! "En fait, je poursuis ce que j’avais commencé à élaborer avec l’édition précédente, explique-t-il. On peut dire que la vision se précise. L’année dernière, je disais que je voulais garder la série très acousmatique, mais je suis un peu revenu là-dessus; ce sont des programmes doubles et généralement, il y a quelque chose à voir dans l’un et rien à voir dans l’autre." On se souviendra que Rien à voir était la série que proposait le même producteur, Réseaux, avant Akousma, et qu’elle présentait exclusivement des concerts acousmatiques (donnés dans le noir).

La famille électroacoustique s’est largement agrandie depuis les premières expériences de musique concrète il y a 60 ans, et Akousma en offre un bel échantillon. Paul Dolden, le compositeur qui aime empiler les pistes d’enregistrement (par centaines!) est là ce jeudi, et propose une pièce qui s’intitule Who Has the Biggest Sound?, ce qui donne une idée… "C’est un travail plus instrumental que ce que l’on connaît de lui, c’est-à-dire que l’on distingue davantage les instruments cette fois-ci que dans d’autres pièces, où la multiplication des pistes modifiait beaucoup le son des instruments. Mais il reste que ça ne pourrait pas être joué en direct par des instrumentistes… Quant à Kingdom Shore, qui poursuit la soirée, c’est un sextuor d’Ottawa, soit un quatuor à cordes augmenté de deux manipulateurs d’instruments électroniques. Ils proposent quelque chose comme une version punk de Xenakis!"

Le vendredi est tout entier acousmatique et est occupé par Chantal Dumas et Lionel Marchetti, deux artistes du son qui ont tendance à produire des oeuvres narratives, desquelles l’humain n’est pas totalement exclu. Le samedi, le Français Erik M, bien connu comme platiniste, sera derrière la console pour faire entendre, entre autres, des extraits des Archives sauvées des eaux, de Luc Ferrari (dont un CD sera lancé sous étiquette Éditions OHM); il partage la soirée avec Erick d’Orion. Le dimanche sera consacré à des duos musique/danse. Les soirées au Monument-National débuteront toutes par l’écoute d’une oeuvre électroacoustique de Gilles Tremblay, Centre-élan, composée pour la sonorisation du pavillon du Québec à Expo 67 (et jamais entendue depuis!).

www.akousma.ca