Black Diamond Bay : Back in Black
Après The Dears, Black Diamond Bay. Le guitariste Patrick Krief écrit ce deuxième chapitre de sa carrière sans regret.
On savait le groupe Black Diamond Bay percutant sur les planches. Le guitariste et chanteur Patrick Krief, qui a fondé ce quatuor il y a plus d’un an après un premier effort solo intitulé Take It or Leave It, mène son groupe avec aplomb. Une attitude rock scénique qui contraste avec l’album Calm Awaits, beaucoup plus introspectif et nuancé. On pourrait même croire que le groupe est en train de se bâtir deux clientèles de mélomanes avec ces deux signatures musicales distinctes.
Après les spectacles que le groupe a donnés l’année dernière, il nous offre maintenant un EP intitulé Marching Backwards. Une production qui réunit trois chansons enregistrées en studio, fidèle au son que la formation cultive sur scène. Un prétexte aussi pour nous présenter le nouveau bassiste Alexandre Lapointe, qui remplace Andre Bendahan depuis le mois d’octobre et qui se joint à George Donoso III (batterie) et Roberto Piccioni (claviers). "Nous voulions faire une mini-production beaucoup plus rock et spontanée, explique Patrick Krief. C’est différent de Calm Awaits et c’est plus direct. Par contre, ça ne veut pas dire que notre prochain disque sera lui aussi enregistré de cette façon."
L’ancien guitariste du groupe The Dears n’en démord pas, pour lui, un disque est avant tout un exercice d’édition et de production qui doit correspondre à certains standards de réalisation. "C’est peut-être égoïste de ma part, constate-t-il, mais pour moi, un disque, c’est précieux. On le conceptualise pour une certaine écoute. J’aime entendre un album avec un casque d’écoute, c’est la référence ultime. Je trouverais ça insultant de faire un disque seulement pour communiquer l’énergie brute de notre band. Lorsque tu es sur la scène, c’est normal, il faut que ça frappe fort. En studio, c’est autre chose."
Le musicien est mélomane et avoue sans réserve qu’il cultive une certaine vision nostalgique. Au point de s’imposer certaines règles lorsqu’il médite sur une production discographique. Une sensibilité qu’il partage avec son ancien acolyte Murray Lightburn (The Dears). "Le vinyle, c’est le support parfait. Il y a beaucoup de contraintes qui s’ajoutent au processus de production lorsque tu gardes en tête cette image de la face A et B. Je trouvais ça intéressant de suggérer deux chapitres distincts pour permettre à l’auditeur de respirer un peu. Les meilleurs albums, tous ces classiques du rock que j’adore, correspondent à l’époque du vinyle et ont été réalisés en conséquence."
La suite de leur premier disque au caractère épique ne saurait tarder. L’auteur-compositeur-interprète médite d’ailleurs sur cette deuxième production, et l’appel du studio se fait sentir. "J’ai déjà plus de 40 maquettes qui ont été enregistrées chez moi dans mon petit studio. Il ne me reste plus qu’à faire le tri. Lorsque ce sera fait, je compte bien sortir un autre album en solo aussi, composé de chansons plus acoustiques et personnelles. Inconsciemment, j’ai continué à composer pour ce projet, alors que le son de Black Diamond Bay est maintenant déterminé dans un créneau bien précis."
À écouter si vous aimez /
The Dears, Radiohead et Pink Floyd