Le Citoyen : Option citoyenne

Jérôme Dupuis-Cloutier s’est acheté une nouvelle guitare, et à l’entendre répéter à l’autre bout du fil "Gretsch" comme un nouvel amoureux le prénom de sa blonde, on comprend que sa Duo Jet est une de ces égéries sublimes que l’on couche nue, sur un nouvel album du Citoyen par exemple. "Il n’y aura pas 36 effets sur la guitare, juste une source pure, c’est ça le trip. C’est un peu old school, ma démarche. Il y a zéro artifice."

Les professeurs de cette vieille école? Le grand Jacques, of course. "Le Citoyen, ce ne sera jamais de la chanson théâtrale à la Brel, mais j’aime ça m’en inspirer, surtout pour les mots."

Parlant paroles, Cloutier raconte avoir reçu une judicieuse leçon d’un de nos géants, somme toute peu cité par les artistes de la scène émergente. "Sans blague, c’est quasiment Jean-Pierre Ferland, avec Jaune, Soleil, Les Vierges du Québec, qui m’a donné envie au départ de faire de la chanson, le goût de dire des mots simples. Il y a quelque chose chez J.-P. de très chaleureux, rigole-t-il comme s’il se souvenait d’un vieux camarade. Ça peut être juste, très simple et senti."

Le Vrai du flou, sur lequel le "Sherbrooklynois" planche depuis le printemps dernier, avec aux boutons son frère Étienne (Censia, Half Baked), devrait paraître début 2010. Un album "quand même assez sombre, de la poésie mise en musique", précise-t-il, dont la plupart des prises ont déjà été mises en boîte et auquel le finaliste de l’édition 2008 des Francouvertes fera passer l’épreuve de la scène en duo, flanqué du banjoïste Dominic Desjardins.

MON PREMIER MINISTRE

D’abord, on a entendu Jérô Macro, le sobriquet de Dupuis-Cloutier au sein du Roi Poisson, implorer "Amène-moi dans ton pays, le mien veut pas exister", sur Le Con, ouvrant l’album éponyme de la formation. Puis, on est resté interdit quand le chanteur a répondu "Jacques Parizeau" à la question "Qui a raison?" dans un récent (et délirant) Bangbangotest (sur le site bangbangblog.com). Eille Jérôme, personne ne t’a prévenu qu’il n’y a rien de moins cool que la question nationale? "Fuck off, je vais le dire: Parizeau est lucide et intelligent. Moi je ne ferais pas un livre sur l’économie, mais je vais faire une toune! Sur l’album du Citoyen, il y aura un texte assez nationaliste, Témoin d’un crime parfait, qui est subtil, poétique, super dark."

"Je suis nationaliste et je ne veux pas avoir peur de dire ça. Je me sens de même, je n’ai pas d’autre terme. Ça brûle, c’est dans les tripes, je ne veux pas tant que ça l’expliquer. C’est super émotif."

À voir si vous aimez /
Le Roi Poisson, Monsieur Mono, Jean-Pierre Ferland

POISSON REPÊCHÉ

Le Roi Poisson, après avoir lancé un EP et un album complet de façon indépendante, vient tout juste de parapher une entente avec Indica. "Je pense qu’ils voient un futur bon band québécois. Ils veulent qu’on prenne une grosse place dans le rock québ’", explique son chanteur, Jérôme Dupuis-Cloutier. Mais on ne court pas en trombe chez le disquaire, car leur premier album sous l’étiquette "grimskunkienne" ne pourrait naître que l’automne prochain, voire en 2011.

Lisez le compte rendu d’une soirée passée avec Le Roi Poisson sur le blogue Du haut de la King.