Malajube : L'année du gros démon
Musique

Malajube : L’année du gros démon

Depuis son manoir grunge de Sainte-Ursule, Julien Mineau revient sur l’année que vient de traverser Malajube, suivant la parution d’un troisième album dense et labyrinthique.

"Point de vue tournées, ça s’est avéré moins exténuant, confie le chanteur-guitariste. On s’est contenté de faire une centaine de shows, ce qui nous a laissé plus de temps libres comparativement aux années précédentes. En 2007 par exemple, on avait fait beaucoup de défrichage, dont quelques shows à perte, des tournées interminables en première partie d’autres groupes, des showcases… Maintenant on peut se permettre de choisir les shows qui nous intéressent, et notre paye ne baisse pas en bout de ligne."

2009, année de modération pour Malajube? "On est plus en contrôle de nos affaires. On a fait une petite tournée aux États-Unis, et une autre de trois semaines en Europe au printemps. On est passés par Paris, la Hollande, la Belgique, l’Allemagne… où j’ai eu un accident." Sur le malajube.com, section journal, après un jpeg de ticket de parc d’amusement où l’on voit des enfants s’amuser follement dans un genre de monorail vient la photo d’un contrôleur en carton qui invite à ralentir, celle d’une ambulance, puis celle de Julien Mineau allongé sur une civière, l’air complètement K.-O. "Julien porte un protège-cou, lit-on en bas de vignette. Il est calme et sous médication." "Tu es dans un buggy sur une colline, tu ne peux pas contrôler la direction, seulement la vitesse et le frein… Je n’ai rien vu venir, j’ai foncé dans le tas! Je suis rentré dans le buggy de Mathieu et je me suis pété le dos, les poignets… Résultat: on a dû annuler deux shows."

Au moment de lancer Labyrinthes en février dernier, Julien Mineau confiait ceci à Voir: "À date, on a été chanceux. Tout le monde aime notre musique, mais ça risque de changer. La loi de la moyenne va nous rattraper." Est-ce effectivement le cas? "Non, ça c’est mieux passé que je pensais. Certains ont mis un peu plus de temps à l’apprivoiser – ce qui est bien correct – et il me semble qu’on a eu un peu moins de couverture médiatique hors Québec, mais rien de mauvais ne nous est arrivé. En termes de ventes, c’est assez similaire à ce qui s’est passé pour Trompe-l’oeil, malgré que moins de cd se vendent aujourd’hui… Après neuf mois, on a écoulé 20 000 copies. Je suis bien content quand je pense à ces 20 000 personnes qui écoutent l’album. Si on pouvait tous les réunir en même temps à la même place, ça serait fou…"

Avant de retourner plancher sur de nouvelles compos en vue d’un prochain album "plus killer, moins slacker, plus synthétique et new age/angélique au lieu d’un son de gros démon – quoique ça risque de changer en cours de route", dixit Julien, on les attrape en compagnie de Clues et de Bateau noir. "On a beaucoup écouté l’album de Clues dans la van, on aime. Et puis Bateau noir est le groupe de Rémi, qui jouait avec nous autres avant. On voulait créer un événement. Ça va être notre dernier show pour un bout… Jusqu’aux Olympiques", où Malajube se produira à la Place de la Francophonie.

À voir si vous aimez /
Prendre un choc électrique, Vous égarer dans un labyrinthe, Manger des jujubes noirs

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UN NOUVEL EP DE MALAJUBE

Ceux et celles qui iront voir Malajube au Métropolis auraient tout intérêt à apporter quelques sous supplémentaires puisque le groupe aura une surprise à la table de produits à vendre: un nouvel EP de quatre pièces constitué de chutes de studio des sessions du dernier album, Labyrinthes. En clair: des inédits! "C’est un 12 pouces vinyle à très petit tirage avec une carte pour télécharger les mp3 qu’on va vendre aux spectacles", explique le claviériste Thomas Augustin. "Ça contient quatre titres, dont Pirate d’Hochelaga et Contrôle, remixés par nous-mêmes. Le tout est imprimé en sérigraphie par Alice Jarry de Sérigraphie 514. Un bijou de rareté, ce qui explique que ce ne soit pas une sortie officielle sur Dare to Care." (O. Lalande)