The Constantines : Noces d’étain
La formation indie ontarienne The Constantines célèbre, en cette fin de décennie, 10 ans de vie commune.
De nos jours, un peu plus de la moitié des mariages se terminent en divorce avant même d’avoir franchi le cap des 10 années. Le parallèle s’opère aisément pour les bands rock. En 10 ans, un band rock aura fait paraître trois ou quatre albums, se sera produit devant des foules de plus en plus nombreuses, aura eu la chance de gérer de multiples désaccords entre ses membres. Monnaie courante, quoi. Pour les plus significatifs (Stones, R.E.M., U2), les obstacles, décès ou conflits se révéleront une occasion d’évolution; pour les bands de moindre envergure, ces méandres seront tout simplement fatals. Pour The Constantines, formation indie-rock de Guelph, Ontario, 10 ans, c’est tout simplement un peu plus de 3600 jours qui ont défilé à la vitesse grand V. "Qui l’aurait cru! C’est un bon sentiment que de franchir le cap des 10 années passées ensemble et d’être toujours aussi forts", assure d’emblée Steve Lambke, guitariste et chanteur au sein de The Constantines, complété par Doug MacGregor (batterie), Bryan Webb (voix et guitare), Dallas Wehrle (basse) et Will Kidman (claviers). "Ce serait difficile de trouver un souvenir plus important que les autres depuis nos débuts. Je suis par contre très fier de ce qu’on a accompli; nos albums s’écoutent encore très bien", mentionne-t-il, visiblement satisfait.
Ces quatre albums (dont le récent Kensington Heights, qui leur a valu l’appui de Franz Nicolay, frontman de The Hold Steady) se sont tous avérés de puissantes cartes de visite aux critiques apologétiques. Leur rock passionné et mélodique émerge du lot grâce à des paroles personnelles qui tanguent vers l’universalité une fois traitées par les riffs musclés du quintette. Sur Too Slow for Love, EP exclusif aux détenteurs de billets de la tournée-célébration qui mènera The Constantines d’un océan à l’autre, la troupe ontarienne se permet toutefois de revisiter de façon dépouillée certaines pièces que les fans avaient appris à connaître à la sauce rock n’roll. "C’était un projet vraiment intéressant à faire. Il révèle une autre facette du groupe, celle plus laid back, alors que tout le monde nous connaît pour notre punk pas mal plus agressif. Ça a prouvé qu’on pouvait faire ressortir nos mélodies, qui ont toujours été un point fort, je crois", dixit Lambke.
Retour 10 ans en arrière: la scène rock canadienne était loin de ce qu’elle est maintenant. Montréal ne nous avait pas encore offert ses perles (les Arcade Fire, Plants & Animals et cie) et Moist, Matthew Good Band et The Tea Party faisaient les beaux jours des compils alternatives Big Shiny Tunes. "En 10 ans, ça a évolué énormément. La scène rock canadienne est aujourd’hui vraiment vivante, il y a d’excellents bands présentement qui proposent un succès durable basé sur le talent. Je ne pense pas que la vague va s’arrêter de sitôt, et c’est une bonne nouvelle", conclut le guitariste.
À écouter si vous aimez /
The Weakerthans, The Clash, The Replacements