Arctic Monkeys : Fini les singeries
Les Arctic Monkeys lançaient Humbug l’été dernier. Et si ce troisième album leur permettait enfin de se libérer de l’étiquette "buzz MySpace" qui continue de leur coller à la peau?
Un EP, un DVD et trois albums plus tard, force est d’admettre que les Singes arctiques ont survécu à la hype. C’est là, manifestement, une source de satisfaction pour le groupe de Sheffield: "Internet et MySpace sont des outils formidables pour se faire connaître et diffuser sa musique lorsqu’on commence, reconnaît Nick O’Malley, bassiste. Mais ils ne font qu’accélérer le processus… Ça m’énerve un peu quand j’entends quelqu’un dire: "Ces gens sont devenus célèbres grâce à Internet." Il faut de bonnes chansons pour durer."
L’été dernier, le groupe a donc lancé un troisième album attendu, comme le précédent, avec une brique, un fanal, et une bonne dose de suspicion. D’autant plus que le rythme de parution des gravés est à l’image du rock des Monkeys: frénétique. "On n’arrête jamais de composer, en tournée, durant les tests de son… Il y a toujours une idée qui nous trotte en tête; c’est un processus ininterrompu." Mais comment faire pour éviter la redite? "J’imagine que c’est dû au fait que l’on ne cesse jamais d’écouter de la musique et de s’enthousiasmer pour des trucs qu’on ne connaissait pas encore. Lorsqu’on a commencé, on était assez jeunes, 18-19 ans. À cet âge-là, tu n’as pas encore eu le temps d’écouter grand-chose dans la vie. On a fait du rattrapage, découvert Nick Cave, Roky Erickson et Creedence Clearwater Revival, exploré le côté plus dark et expérimental de la musique… De toute manière, si on commençait à se répéter, on s’emmerderait ferme, alors c’est un bon système d’alarme."
Humbug succède à l’escapade du frontman Alex Turner avec The Last Shadow Puppets. Pour le réaliser (7 chansons sur 10), les quatre musiciens sont allés rejoindre Josh Homme en plein désert californien pour une première collaboration qui a porté ses fruits. "On est fans de Queens of the Stone Age depuis un bout de temps. Lorsque notre label nous a demandé avec qui on voulait travailler pour cet album, on a pensé à Josh, qu’on avait déjà croisé dans un festival. On lui a envoyé des maquettes, il nous a invités dans le désert, on est allés le rejoindre dans son studio de Joshua Tree, et ça a cliqué."
Riffs angulaires, batterie mitraillée, hargne canalisée, fougue contagieuse, instinct rock: le groupe n’a rien perdu de sa vigueur initiale. "Là où Josh Homme a influencé notre son, c’est en nous encourageant à repousser nos limites, à en donner plus, comme band et comme musiciens. Nos premiers albums sont plus directs et immédiats. Cette fois, c’est comme si quelque chose s’était complexifié…"
D’où le titre de l’album qui, dans le dico, renvoie à l’idée d’une duperie, d’un tour qu’on joue à quelqu’un (jetez un coup d’oeil à la photo de pochette), mais surtout aux bonbons du même nom que l’on vend au Royaume-Uni: "Contour dur, centre mou, il faut mettre un petit moment avant d’accéder à la récompense cachée à l’intérieur… Comme l’album, quoi!"
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