Éric Lapointe : Rock me baby
Pour rien au monde Éric Lapointe n’allait se priver de son traditionnel party des Fêtes. En compagnie de Marjo et Marie-Mai, le voici de retour, plus en voix que jamais.
Éric Lapointe s’en est bien sorti. Il termine 2009 en pleine forme et les problèmes de santé qu’il a connus au début de la même année semblent maintenant loin derrière lui. "Aujourd’hui, tu m’en parles et je constate que j’ai envie de travailler comme jamais. J’ai du fun à faire ce métier. Beaucoup plus qu’avant", résume-t-il avec conviction et un sourire dans la voix.
Pour la première fois, il offrira donc sur scène son traditionnel Party des fêtes à Lapointe sans une goutte d’alcool. Le chanteur observe sa nouvelle vie avec lucidité et remarque quelques changements positifs. "Ma voix a beaucoup plus d’endurance, indique-t-il. L’année qui a précédé mes malaises, mes shows étaient beaucoup moins longs. Après une heure et demie, j’étais rendu au bout du rouleau. Maintenant, je peux faire des shows de deux heures, deux heures et demie. C’est un charme! Au point que je recommencerais tout de suite après le show. Ça fait du bien. Tu n’as plus à te soucier de la santé de ta voix. T’as juste à t’amuser."
Avec ce spectacle, qu’il définit comme une réunion de famille en musique, l’interprète a réinvité Marie-Mai et Marjo, qui étaient de la partie dans une édition précédente. Deux alter ego qui partagent selon lui la même définition du mot performance. Surtout Marjo, avec qui il semble partager le même amour pour le rock. "J’avais peur que tu me dises le même âge, lance-t-il en riant. Sérieusement, j’ai été influencé par la scène rock québécoise. Marjo en a toujours fait partie et elle m’a influencé, elle aussi. En premier, c’est la femme que j’aime. J’adore l’artiste et son attitude. C’est vraiment une bête de scène. La minute qu’elle met un pied sur un stage, elle est là. Avec elle, ce n’est jamais compliqué. Elle est toujours willing, cette femme-là! Tu peux jamais prévoir quand il va y avoir une chimie. Mais avec certains artistes, c’est toujours là. Le courant passe sans que tu te poses de questions. Tu es sur scène avec des artistes de cette trempe et tu oublies presque qu’il y a un public qui t’écoute. J’espère qu’elle dirait la même chose de moi."
Et ce gros party ne semble pas à vendre. Sans compromis par rapport au concept, qu’il veut le plus spontané possible, Lapointe explique que ce spectacle est tout sauf une mise en scène rigoureuse et rigide où défilent des tableaux préfabriqués. "Il n’y a pas de cadre rigide, le genre de cadre qu’on est habitué d’avoir dans les shows multi-artistes "officiels"; les metteurs en scène pis toutes les autres contraintes… On m’a déjà proposé une offre d’achat pour le show. J’ai refusé net, il n’en est pas question. Si tu fais un show de télé avec ça, ça va enlever tout le fun qu’on a à le faire. Pourquoi faire un show pour se payer un trip si tu t’enfermes au départ dans un concept? Ce show-là, il est fait pour s’éclater. C’est le temps des Fêtes pour tout le monde."
LE KING DU DISQUE
Les disques se sont additionnés pour Lapointe cette année. Les deux compilations Ailleurs, volume 1 et volume 2 – dont la première a été concoctée alors que le chanteur était plongé dans le coma – ont presque occulté le fait que son dernier album officiel, Ma peau, remonte à deux ans. "Janvier et février seront consacrés à l’écriture, avoue-t-il. J’ai recommencé à travailler steady avec Roger Tabra. J’avais repris du service à la plume aussi cette dernière année. J’ai plein de choses qui dorment en dedans et qui veulent sortir. Mais je vois déjà ce prochain disque comme un tandem Tabra-Lapointe. L’album, c’est pour l’automne 2010. Mais on ne sait jamais, je vais peut-être même arriver avec au printemps."
On peut déjà s’attendre à un succès garanti pour ce millionnaire du disque. Prédiction qu’il remet tout de suite en perspective. "Je suis atteint par la crise du disque moi aussi. Et je suis conscient qu’il y en a qui sont dans une position plus difficile que la mienne. Moi, j’ai une partie de mon public – ceux qui me suivent depuis le début – qui a le réflexe d’acheter mes disques. Ça joue. Mais vois-tu, Ma peau s’est vendu à 75 000 exemplaires… Pourtant, il y a toujours autant de monde à mes shows et ils connaissent tous les nouvelles chansons par coeur. Comme à l’époque où j’en vendais 250 000. Ça veut dire que les chansons circulent autrement. On peut rien y faire."