Mes Aïeux : Des tourtières et des hommes
Mes Aïeux suivent une dernière fois la ligne orange avant une pause bien méritée. Prochain arrêt: Québec.
Ça sent déjà la tourtière, les pères Noël ont plusieurs défilés dans le corps, la neige tapisse la ville. Tout est blanc dans le royaume. Tout? Non, il reste un groupe d’irréductibles Québécois qui militent pour La Ligne orange, leur plus récent disque lancé il y a un an. Avec Stéphane Archambault, auteur et chanteur de Mes Aïeux, on fait un petit bilan des 12 derniers mois: "Ça peut difficilement être négatif! On a fait des shows en masse, ça a bien marché. Avec La Ligne orange, on avait l’impression d’avoir pris un risque, d’avoir effectué un changement de cap. Les influences traditionnelles y sont un peu moins présentes. On pensait être un peu moins pop, mais en même temps, on est condamnés à la popitude", dit-il en riant.
Vrai qu’avec la tempête de Dégénérations, suivie de celle du Déni de l’évidence, la formation semble avoir la ferveur populaire dans ses mitaines. Le chanteur et comédien continue sur sa lancée: "On se demandait si les gens allaient nous suivre. On ne voulait pas faire un Dégénérations 2, tomber dans le piège de la redite. L’album a été choisi par l’astronaute Julie Payette pour l’accompagner dans l’espace, il a gagné des Félix." Le groupe a fait une tournée d’une soixantaine de dates, mais Archambault assure que ses membres ont encore l’énergie et l’envie pour les sept ultimes représentations, qu’ils donneront un peu partout dans la province.
Le trad dans votre assiette
Avec la tourtière, le temps des fêtes amène aussi son flot de musique traditionnelle, qu’on appelle désormais trad. Bien qu’il ne considère pas son groupe comme faisant intégralement partie de cette mouvance, Stéphane Archambault a quand même réfléchi à la grande question: pourquoi le trad a-t-il autant la cote, mais seulement deux semaines par année?
"Le rapport que le Québécois entretient avec sa musique traditionnelle est un peu bizarre. Chez nous, on a l’impression qu’il faut écouter cette musique dans le temps des fêtes et peut-être un peu à la Saint-Jean-Baptiste pour se faire vibrer la fibre. La Bottine Souriante, par exemple, répondait à la demande plus forte pour ses spectacles pendant les fêtes, mais le reste de l’année, elle se produisait en Écosse, en Angleterre, en Irlande. Dans ces pays, la Bottine était considérée comme un grand groupe de musique du monde. Le Vent du Nord aussi tourne sur toute la planète dans les festivals folk."
Le chanteur poursuit: "Maintenant, pourquoi les Québécois écoutent ce style surtout pendant les fêtes? Ça nous replace dans un état où l’on pense à nos racines, avec les réunions de famille. Cette musique est faite pour faire swinguer en famille. Elle rassemble les générations. Ce qui est discutable, c’est que ça joue moins le reste de l’année. Si on veut qu’elle survive, c’est à nous à la prendre en main. Ce n’est pas les Suédois qui le feront!" Archambault souligne également que beaucoup de jeunes musiciens ont repris le flambeau du trad et que ça augure bien pour l’avenir du genre.
En attendant, Mes Aïeux terminent 2009 sous les lumières. Après leur ultime spectacle du 31 décembre à Montréal, ils seront au Studio 12 de Radio-Canada à minuit. Trois invités chanteront dans l’émission: Plume Latraverse, Michel Rivard et Damien Robitaille. La formation voulait se reposer durant les six premiers mois de 2010, mais elle n’a pu refuser la proposition des Jeux olympiques de Vancouver et elle s’y produira pendant les festivités. Ensuite, cet été, la France l’attend. Mais d’ici là, Québec aura la chance de les attraper au vol.
À voir si vous aimez /
swinguer; les chansons en forme de contes; les personnages colorés