Petites Tounes : L’enfance de l’art

Même ceux qui n’ont pas d’enfants l’ont remarqué: sur l’horaire des FrancoFolies, chaque jour en fin d’après-midi, quatre rockeurs rigolos tiennent l’affiche, parfois même deux fois par jour. "C’est vrai qu’on a joué beaucoup au cours des dernières années aux Francos! s’amuse Carlos Vergara, cofondateur des Petites Tounes avec Claude Samson. On en profite pour tester du nouveau matériel, car c’est vraiment sur scène que ça se passe. Avec le jeune public, on n’a pas de devinettes. On voit vite ce qui fonctionne."

Déjà presque quinze ans (trois albums, une compil, un DVD et un VHS) que le groupe roule sa bosse, depuis une première cassette sans prétention pour amuser les petits amis de la garderie. "Ce qui n’a pas changé depuis nos débuts, c’est qu’on fait ça d’abord pour s’amuser. Il ne faut pas qu’on s’emmerde, musicalement parlant. C’est par les textes imagés que l’on s’adresse aux enfants. Ce qui est le fun, c’est qu’on n’a pas d’étiquette; on s’intéresse à différents genres de musique. Moi, je viens du Chili et j’intègre toujours une ou deux chansons d’inspiration sud-américaine. L’arrivée de deux nouveaux membres (Rodolphe Fortier et Martin Saucier) nous a aidés à faire évoluer le projet… Aujourd’hui on voit ça plus large, comme un band."

Les Petites Tounes ont aussi la réputation d’être un des rares groupes pour enfants à ne pas faire de disques qui finissent par tomber sur les nerfs des géniteurs. À l’écoute de La Grande Compile (en vente lors des spectacles et chez Renaud-Bray jusqu’à ce que le groupe trouve un distributeur), on constate que la palette est vaste: éléments d’afrobeat, harmonies vocales à la Beach Boys (Le Super-héros), punk rock hérité des Ramones, influence de la musique latine, un harmonica langoureux qui évoque celui des Colocs sur Incantation contre les poux… Deux des membres des Petites Tounes sont d’anciens Vilain Pigouin, et ça s’entend. Assez pour que le rockeur qui sommeille en nous – et en eux – s’en trouve sustenté. "J’ai un penchant pour les rythmes sud-américains, mais j’ai aussi tripé sur la musique des années 70 et j’ai un background heavy metal… D’ailleurs, ça se voit sur J’ai faim (album Dans le sous-sol), une toune vraiment heavy qui dure 30 secondes!"

Un autre trait des Petites Tounes qui ne change pas (tant mieux!), c’est que le groupe n’a pas de petit côté donneur de leçons. Son objectif est, simplement, de faire découvrir des sons, des rythmes et des instruments aux 3 à 9 ans. "Pour le spectacle de Noël, on a décidé de rester loin du père Noël et de l’aspect Wal-Mart/Toys"R"Us, mais de plutôt mettre l’accent sur le plaisir d’être ensemble, en famille, pour festoyer. On va faire Le Petit Renne au nez rouge cajun, quelques reels traditionnels, des chansons du vieux répertoire arrangées pour que ça fasse un peu Noël, en plus de compositions de notre cru. Ça s’appelle C’est à quelle heure minuit??; on attend minuit pour faire le party avec la visite!"

À voir si vous aimez /
Wapiti!, Un dimanche à la montagne secrète, Henri Dès