Caravan Palace : Rétroactif
Musique

Caravan Palace : Rétroactif

Caravan Palace a décidé d’amener la musique manouche dans le futur. Swing et électro se marient pour mettre le feu aux planchers de danse.

Depuis la sortie de son premier album éponyme en 2008, le groupe parisien Caravan Palace est devenu un phénomène scénique en France. La formation électro-swing, fondée par Hugues Payen (violon), Charles Delaporte (contrebasse, échantillonnage) et Arnaud Vial (guitare), a conquis l’Olympia de Paris et multiplié les apparitions sur les grandes scènes des festivals d’été européens. C’est maintenant le Québec – et même New York – qui est dans sa ligne de mire.

Joint à l’île de La Réunion, où le groupe profite de quelques jours de repos après une série de concerts là-bas, le violoniste Hugues Payen nous fait la genèse du groupe. "Nous ne sommes pas des puristes, précise-t-il. Le jazz manouche est un accident de parcours pour nous. Tout est parti d’une commande que nous avions reçue pour faire une musique de film. La directive était précise: il fallait marier le rétro avec le moderne. Pour nous, le terme rétro voulait dire musique manouche, alors que le terme moderne voulait dire musique électronique. Va savoir pourquoi, c’était comme ça! C’est Charles qui avait reçu cette commande, on est embarqués avec lui et, finalement, le résultat nous a plu. Mais c’est sur la scène, en constatant la réaction du public, qu’on s’est dit qu’on tenait quelque chose."

Avec l’ajout du guitariste Sébastien Giniaux, d’Aurélien Trigo (trombone et scratchs) et de Colotis Zoé au chant, tout était en place pour un lancement en règle. C’est avec le concours du producteur et propriétaire du Café de la danse à Paris, Loïc Barrouk, qu’ils ont pu produire leur premier disque, déjà vendu à plus de 120 000 exemplaires en France. "Disons qu’avec le temps, on a plongé sans réserve dans le répertoire manouche et swing pour rattraper le temps perdu, constate-t-il. Pour nous, c’était nouveau. Nos influences sont le rock et le punk. Certains avaient fait du funk, un peu de free jazz aussi, mais jamais de swing."

Après plusieurs mois d’expérimentations par essais et erreurs, les musiciens ont eu le sentiment de maîtriser une formule qui leur donnait le cadre idéal pour composer. "Lorsqu’on intègre des échantillonnages, il faut épurer le tout. On se rend vite compte qu’il y a des trucs qui sont essentiels et d’autres qui le sont moins. Il faut respecter l’essence de cette musique. Le violon et la guitare sont des instruments fondamentaux. On ne va pas les inclure dans les échantillonnages. C’est la même chose pour la contrebasse. Après qu’on eut trouvé la formule adéquate, elle n’a pas beaucoup changé. C’est maintenant notre canevas."

En tournée depuis deux ans, Caravan Palace n’a pas eu le temps nécessaire pour méditer sur la suite de ce premier opus. "Avec Caravan Palace, on a une certaine contrainte. Enfin, pas au sens négatif du terme, mais c’est sûr qu’il y a une marche à suivre. Le chemin est tracé, nous avons adopté un style bien précis. Mais ce style demeure très ouvert à l’expérimentation. Maintenant, c’est à nous de voir."

À écouter si vous aimez /
Farmers Market, Gotan Project et Les Doigts de l’homme